Finalement la pression des habitants du massif de Collo a été payante. La forte mobilisation qui a duré environ 24 heures durant lesquelles pratiquement toutes les localités du massif de Collo ont été paralysées a contraint les autorités à réagir. En effet, deux axes routiers qui relient le chef-lieu de daïra de Ouled Attia au reste du monde ont été fermés à l'aide d'innombrables d'obstacles hermétiques. De par son importance, ce mouvement de protestation ne ressemblait en rien aux précédents car la population était prête à s'opposer à toute tentative des autorités d'évacuer les lieux squattés par un recours à la force publique. Fort heureusement en dernière minute, la sagesse a prévalu puisque le déplacement des responsables de la Direction des travaux publics (DTP) et de l'entreprise de réalisation des travaux de réhabilitation de la route dégradée sur les lieux a permis de baisser la tension d'un cran. En effet, les engagements fermes de reprendre les travaux de réhabilitation de la route fortement dégradée et longtemps à l'arrêt ont convaincu les manifestants de l'inutilité de prolonger leur mouvement et éviter une confrontation avec les éléments de la gendarmerie qui se sont rendus en force sur place. Ainsi prend fin une grave crise qui aurait été évitée par un peu d'anticipation de la part des responsables locaux. Du coup, la population a vécu de longues heures de suspense au bout duquel la nouvelle de la reprise des travaux de cette route a été accueillie avec un grand soulagement. Pour rappel, une trentaine de hameaux et des chefs-lieux de communes de Khenak Mayoun et Kanouaa ont été paralysés depuis dimanche à l'aube. Des automobilistes ont été piégés et sont demeurés prisonniers dans la série de barrages érigés environ tous les vingt mètres et sur deux kilomètres. Certains ont été contraints de passer la nuit, comme l'ont rapporté des témoins. Au titre des revendications, les frondeurs exigeaient des solutions aux problèmes d'alimentation en eau potable, l'électrification et l'assainissement auxquels ils sont confrontés. La goutte qui a fait déborder le vase c'est la route dont les travaux ont été entamés puis abandonnés depuis de longs mois dans un état déplorable. Les citoyens ont évoqué la survenue de fréquents accidents dont certains mortels. Ils ont dénoncé «la lenteur des travaux et les faveurs accordées par la DTP, maître de l'ouvrage, à l'entreprise de réalisation qui a bénéficié d'un délai de réalisation jusqu'à 2016!»