«La folie, c'est la loi de la majorité» Terry Gilliam, scénariste américain. Quand on oublie la nature qui nous a vu naître, on sacrifie et assassi ne le monde où l'on vit! Si la pre mière assertion est la variable principale dans l'équation environnementale actuelle, la secon de en est la dépendante, forcément! L'homme d'aujourd'hui est pendu aux basques de ses délires et des délices de cette fausse modernité secrétée par la mondialisation, s'adonnant aux mirages du confort sur le dos de "la Terra Nostra". Car, en croyant retrouver dans cette cadence irréversible et démoniaque à jouir de ses biens son plus grand bonheur, il pétrit de ses mains à son insu la pâte de son malheur! Sans doute, l'humanité est parvenue à ce summum de la bêtise où la règle de la puissance et de l'indifférence l'emporte de loin sur le principe même de la vie et de la solidarité! La propagation anormale du virus Ebola en Afrique de l'ouest et l'incapacité sinon le manque de diligence des puissances de ce monde à y mettre rapidement fin au moment où elles s'apprêtent tambour battant à mettre en place une coalition militaire internationale pour chasser du Moyen-Orient le fameux Etat Islamique (E.I) à la naissance duquel, rappelons-le bien, elles y avaient d'une façon ou d'une autre contribué, est l'une des défaites symboliques des détenteurs de cette "éthique" dite universelle, pleine de failles, peu impliquée dans les défis de notre temps, peu soucieuse et peu responsable des autres, surtout quand les épidémies, les famines, les sécheresses et les phénomènes naturels dramatiques touchent les plus faibles de la planète! Mais au-delà de ce constat bourré d'amertumes, cette humanité-là tombe souvent dans la récidive, comme un repris de justice jamais rassasié de ses méfaits, ses crimes vis-à-vis de son environnement s'égrènent comme un long chapelet où se décuplent les erreurs, les sous-estimations et les faux pas! Du slogan du développement durable (sustainable developement) dont pérorent les centres de recherches, en remplissant des revues, des ouvrages et des encyclopédies, il n'y en a que du vent! Pour preuve, l'organisation météorologique mondiale (O.M.M) s'est rendu dernièrement compte qu'entre 2012 et 2013, le taux d'accroissement du dioxyde de carbone atmosphérique a été le plus important depuis 1984 (taux qui s'élève présentement à plus de 1100 milliards de tonnes de CO2 dans l'atmosphère ; multiplié à en croire les spécialistes par soixante depuis 1880), une rythmique d'enfer qui, sans intervention humaine sage, enfoncera notre planète dans le chaos! En effet, les gaz à effet de serre (GES) ont atteint en 2013 des concentrations records dont l'O.N.U en a pris récemment acte dans ses différents rapports annuels! A eux seuls, les Etats Unis et le Canada déversent dans le ciel plus de 19,4 % de CO2 présent dans l'air (environ 6000 millions de tonnes), la Chine devient la championne du podium en matière de pollution puisqu'elle rejette près de 7000 millions de tonnes de CO2 et sa courbe est de plus en plus ascendante, son voisin japonais en déverse plus de 1500 tonnes, l'Europe 11,4 %, l'Amérique Latine 10, 3 %, quant à la Russie, chaque habitant moscovite a son lot de 11,2 tonnes de CO2 par an! Ces GES sont en grande partie d'origine naturelle (élevage de bétail, riziculture). Toutefois, les plus dangereux à la nature émanent essentiellement de la combustion des combustibles fossiles (chauffage, transports et production de l'électricité). En filigrane, on remarque que la cause première de ce désordre environnemental et énergétique est en rapport direct avec les opérations de déforestation effrénée et aussi à l'expansion des pâturages (cultivés sur de vastes surfaces en substitution des arbres). De même, les incendies y influent très négativement, les CO2 émis par les arbres brûlés sont en quantités jugées trop importantes pour pouvoir être absorbées par ceux qui restent debout, la flore terrestre qui absorbe un quart des émissions de dioxyde de carbone n'en peut plus car elle est en état de saturation! La santé de la biosphère est en constante déréliction alors que la folie des grands ne semble pas prête à s'apaiser et les solutions concrètes tardent à venir. Il est vrai que l'industrialisation du monde post-1945 et son revers de médaille "la culture de la consommation" n'en sont pas en reste! A ce titre, l'élevage massif et extensif (l'utilisation d'engrais azotés et de carburants, la fermentation intestinale ainsi que les déjections animales en découlant) ayant pour but de répondre à la demande massive de la population mondiale des produits d'origine animale (le lait, la viande) (229 millions de tonnes de viande sont à titre d'exemple consommées en 2000 et pas moins de 465 millions d'autres prévues à être consommées à l'horizon 2050 au prorata du nombre de la population mondiale), est responsable de 18% des émissions des G.E.S avant tout du méthane (CHU4), légèrement moins nocif pour la planète que le CO2, la densité de ces gaz a augmenté de 260% par rapport au niveau préindustriel, pour certains chercheurs 1 kg de bœuf équivaut à 3 heures de conduite en laissant les lampes allumées chez soi, c'est-à-dire, environ 36,2 kg de CO2 dans l'atmosphère de plus! Parmi les conséquences les plus désastreuses de ces gaz à effet de serre, le réchauffement climatique se classe en pole position, si la chaleur de la terre aurait augmenté au cours de ce siècle de 1° à 6°, elle pourrait dans les années à venir aller au-delà de ce chiffre, ce qui provoquerait à coup sûr davantage de crues (augmentation du niveau de la mer de plusieurs dizaines de centimètres), des changements climatiques tels que les inondations, les tempêtes, les ouragans et les sécheresses plus intenses, plus routiniers et plus récurrents, ramenant dans leur sillage de graves épidémies à l'instar de la maladie du cancer de poumons, l'asthme et les affections respiratoires, les océans qui absorbent 1⁄4 des émissions de ces GES (environ 4 kg de CO2 par jour et par personne) deviendraient, eux aussi, plus acides, menaçant la survie de beaucoup d'espèces animales aquatiques, voire tout l'équilibre de l'écosystème. Selon Michel Jarraud, le président de "O.M.M", l'acidification océanique à laquelle assiste le monde d'aujourd'hui ne s'est jamais produite depuis au moins 300 millions d'années! Le réchauffement climatique accélère aussi la fonte des glaces de l'Antarctique et celles souterraines en creusant dans le ventre de la terre ce que l'on appelle "sink holes" ou "dolines", autrement dit, des trous se formant dans des zones composées de matériaux facilement solubles dans l'eau tels que le calcaire et qui, de quelques centimètres de diamètre au départ, s'élargissent vite à des dizaines, voire à des centaines de mètres, engloutissant quartiers et habitations entières (Guatemala en 2007, Chine en 2010). En effet, l'eau qui s'accumule en grandes quantités dans les nappes phréatiques sans pouvoir être drainée vers l'extérieur mène à l'affaissement et à l'érosion brutale des sols. Floride, une des zones réputée au monde pour son sol friable enregistre chaque année plus de 6000 cas, la NASA aurait eu même recours à des satellites et des drones afin de détecter les changements au niveau de l'élévation du terrain dans ces zones sensibles, c'est un phénomène très fréquent également en Egypte, en Afrique de Sud et en Sibérie. En gros, si le changement climatique réchauffe la basse atmosphère (le forçage radiatif consistant en la capacité de la terre à conserver l'énergie solaire s'est accru de 34% entre 1990 et 2013 sous l'effet des gaz CO2, CH4, N2 O...etc), c'est en premier lieu à cause de l'activité humaine polluante. Aussi et inversement la haute atmosphère dans laquelle se trouve la couche d'ozone se refroidit-elle en conséquence! Afin d'y remédier, le protocole de Montréal en 1987 a interdit les chlorofluocarbpnes (C.F.C), gaz très nocifs pour la couche d'ozone, très utilisés pour les bombes aérosols et un accent ayant déjà été mis sur la protection de la forêt d'Amazonie considérée au demeurant comme le poumon de la planète durant "le Sommet de la Terre" à Rio de Janeiro en juin 1992. Et comme les énergies fossiles (pétrole, carbone, gaz...etc.) sont au premier degré les agents responsables du dérèglement climatique, des efforts ont été déployés pour les remplacer par des énergies renouvelables (hydrauliques, éoliennes et solaires), c'est ainsi que l'U.E compte produire d'ici 2020 près de 20% de son énergie à partir de sources renouvelables! En revanche, l'encouragement à grands supports publicitaires de l'exploitation du gaz du schiste par les américains traduit par la crainte de ces derniers d'être les otages des fluctuations du marché énergétique (hydrocarbures) mondial va dans tout un autre sens, c'est-à-dire, contre l'alternative du développement durable vu les énormes dangers des forages qui devraient être entrepris dans les opération d'extraction de ce gaz sur les ressources hydrauliques de la terre! Le recyclage des déchets est un autre domaine où maints gouvernements du monde ont tenté de s'y investir par des programmes de prévention des déchets ménagers et également ceux des entreprises. Or, l'incinération qui est un créneau prometteur pour le défi écologique s'avère d'un coût un peu trop onéreux pour les pays pauvres, ce qui ne facilite pas sa généralisation! De même, s'inspirant des pays asiatiques (notamment la Chine), l'accès aux véhicules polluants a été soumis dans presque les pays européens aux normes de la circulation des zones spéciales, ce qui a baissé de 44% les émissions de particules fines! Enfin l'espoir des scientifiques de voir la couche d'ozone reprendre son volume réel en 2050 ne serait pas vain si davantage de mesures dans ce sens seront prises dans l'avenir! Or, entre la folie "industrialiste" des grands et les velléités "écologiques" des faibles, peu de place est réservé hélas à l'action! Et qui dit action, dit nécessairement politique environnementale mondiale!