Outré par l'absence d'une réponse claire à leurs revendications, le Syndicat national des professeurs de l'enseignement paramédical (Snpepm) décide de passer à l'action en enclenchant une grève cyclique de trois jours, dès ce mardi. Les syndicalistes en ont gros sur le cœur. Ils réclament la prime de contagion qui leur était accordée durant cinq mois, suite à une instruction du 1er ministre et qui a été par la suite retirée pour des «raisons inconnues». Ils réclament en outre, un cadre réglementaire régissant les instituts créés en 2008 et la validation des programmes du système LMD, élaborés par les enseignants de la formation paramédical et dispensés par les enseignants universitaires. Le secrétaire général du Snpepm, Anouar Driss, a alerté les pouvoirs publics hier, lors d'une conférence de presse tenue au siège de l'Unpef, sur le sort de la première promotion des instituts de formation paramédicale. «Après 3 années de formation, 45. 000 élèves vont quitter les instituts avec des diplômes qui ne sont pas validés et qui ne seront pas reconnus par la Fonction publique» a-t-il souligné. Il prévient que «c'est une véritable bombe à retardement». Et d'ajouter : «il faut imaginer la réaction des élèves, une fois leur formation terminée et s'ils ne trouvent pas de poste». Il explique, que la formation paramédicale n'est pas une formation académique, mais elle est professionnalisante. «On forme en fonction des postes budgétaires existants, mais il faut savoir que la fonction publique ne peut pas valider un diplôme sans que les programmes du cursus de formation soient validés par le partenaire pédagogique qui est le ministère de l'Enseignement supérieur». Et justement, c'est cette validation des programmes qui se fait attendre, précise le conférencier. Le SG du Snpepm revient à la genèse de la situation actuelle en affirmant que tout a commencé après la transformation des écoles de formation paramédicale en instituts sans qu'il y ait un cadre règlementaire qui gère ces instituts : «absence d'arrêtés ministériels définissant ce qui fait quoi dans ces instituts». Le conférencier explique que les enseignants de la formation paramédicale font face à un véritable paradoxe depuis la transformation de ces écoles en Instituts. Il précise : «on a été sollicité pour élaborer des programmes dans le cadre du système LMD, mais on n'a pas le droit de dispenser ces cours, la tâche est du ressort, exclusivement, des enseignants d'université». Le SG du syndicat de la formation paramédicale a également précisé que tous les directeurs et responsables des instituts sont des «faisant fonction» qui ont tous plus de 60 ans. Il a également indiqué que toutes les écoles de formation aujourd'hui, sont en chantier. Par ailleurs, les syndicalistes de la formation paramédicale affirment qu'ils font face à une terrible surcharge. «Nous avons 12 étudiants par chambre dans les écoles au lieu de 4 par chambre». Le comble, selon Mecherri Hachimi, membre du syndicat, avec tous ces problèmes, aucune trace dans la nouvelle loi sanitaire concernant la formation paramédicale. «Alors que tout le monde sait qu'il y a un déficit énorme en personnel paramédical, les pouvoirs publics veulent combler le déficit mais ils n'ont pas mis les moyens nécessaires, ni le cadre réglementaire pour encadrer ce nouveau système de formation». Les enseignants de la formation paramédicale résument leurs revendications dans l'octroi de la «prime de contagion» du moment que 65 % de la formation pratique se fait au sein des hôpitaux, les «primes d'encadrement des mémoires», la «titularisation des stagiaires», «l'ouverture des postes supérieurs», la «reconnaissance pédagogique du diplôme de Pepm», la «formation des formateurs et des filières paramédicales» et les «statuts des instituts de formation».