En cet automne, fait de journées trop ensoleillées, les pluies sont très en retard et la campagne labours-semailles, qui demeure tributaire de dame nature et autres aléas climatiques, semble, même, compromise. Chez les agriculteurs, fellahs et éleveurs de la wilaya, qui attendent les premières gouttes de la baraka' du ciel pour semer leurs terres, l'inquiétude monte, de plus en plus, et le spectre de la sécheresse est ressenti, avec acuité. « Vous avez, vous-mêmes, constaté le déficit de précipitations, durant les mois de septembre et octobre derniers. Les pluies tombées, le mois de septembre, sur la région sont insuffisantes pour la saison agricole. Nous craignons, vraiment, le scénario d'une catastrophe, cette année. Mais, nous ne perdons pas l'espoir, car nous attendons, avec impatience, les pluies de ce mois de novembre, qui restent décisives pour les semis de saison, car le travail précoce de la terre permet de bons résultats, pour les cultures d'automne. Une bonne répartition de la pluie, dans le temps et dans l'espace est une condition nécessaire pour obtenir de bons rendements. En ces moments, en l'absence de pluie, le sol est très poussiéreux, et le labour est très difficile, même la charrue à disques ne peut, convenablement, retourner la terre devenue dure et aride, ça ne laboure que superficiellement. Prions Dieu pour qu'il pleuve, durant ce mois de novembre, In-challah », indique un céréaliculteur, de Hennaya, dont le moral semble déprimé à cause de ces rares pluies automnales. Malgré la baisse des pluies, les labours ont déjà commencé, ces derniers jours, pour les cultures d'automne et les céréales. «Nous espérons, que d'ici la mi-novembre, les pluies auront, suffisamment, irrigué toutes nos terres, pour pouvoir entamer les emblavements. Ainsi, faute d'avoir des systèmes d'irrigation adéquats, les agriculteurs ne doivent compter que sur la pluie pour cultiver leurs terres. «La pluie est un événement aléatoire dont on ne peut prévoir, à moyen terme, ni les volumes ni les périodes. Nos agriculteurs et le monde rural dépendent, toujours, des précipitations et des pluies saisonnières et ne profitent, guère, des réserves des barrages de la wilaya, qui sont, pourtant, à un niveau appréciable ! Mais, jusqu'à quand cette situation reste-t-elle inchangée ? Pourtant la wilaya, dispose de beaucoup de réserves d'eau, mais, malheureusement, elles ne sont pas utilisées à bon-escient. Il faut parvenir à une gestion efficiente de la ressource. Il faut pallier ce problème d'imprévisibilité de la pluviométrie. L'agriculture demeure un moteur de la croissance économique, mais il manque, vraiment, une stratégie d'irrigation dans ce domaine. Pourquoi ne favorise-t-on pas l'irrigation mécanique des cultures arboricoles et céréalières. A chaque grande averse, on s'amuse à faire des lâchers d'eau des barrages par crainte de l'effondrement de ces infrastructures hydrauliques sur les populations avoisinantes. Beaucoup de terres agricoles sont encore vierges et ne demandent qu'à être travaillées. On pourra, même, encourager une reconversion de nos jeunes dans le milieu agricole, en leur cédant, par concession, des terres, dans les régions des Hauts Plateaux et agropastorales d'El-Aricha, El-Gor et Bouihi, où l'on peut cultiver des légumes, des haricots, de la pomme de terre, du maïs, et des céréales évidemment », souligne un ingénieur agronome de Tlemcen. Rappelons, que durant la saison agricole 2012-2013, une production de plus de 1,2 million de quintaux de céréales a été réalisée, dans la wilaya de Tlemcen. Pour celle de 2013-2014, elle n'a atteint que 600.000 quintaux et ce, à cause de la baisse de la pluviométrie, enregistrée durant les mois de mars et avril, pendant lesquels la demande en eau pour la maturité physiologique des céréales est forte. Durant la campagne 2012-2013, les mois de d'octobre, novembre, décembre, janvier, et février, ont été suffisamment pluvieux. Cela souligne l'importance de la distribution de la pluviométrie au cours de la campagne agricole. A l'heure où nous mettons sous presse ce papier, nous apprenons, qu'une activité pluvio-orageuse, de plus en plus, marquée, sur l'ensemble des régions du Tell et des Hauts Plateaux, sera observée, à partir du mardi, selon les prévisions des services de l'Office national de Météorologie (ONM). «Ce changement notable et progressif des conditions météorologiques touchera, ainsi, tout le nord du pays», indique-on dans le bulletin météo de cet office. Une bonne nouvelle pour tous les agriculteurs