Un avion d'Air Algérie a été saisi, ce vendredi, par la justice belge, après une plainte déposée par une société appartenant à un responsable algéro-hollandais contre une décision d'Air Algérie de suspendre, unilatéralement, un contrat les liant, au sujet de vente d'appareils réformés, signé le 6 juillet 2008. En effet, l'avion de la compagnie nationale, un Airbus A330-200, «a été saisi, à son arrivée à l'aéroport de Bruxelles, suite à un litige avec la société néerlandaise K'AIR BV, malgré la procédure légale engagée par la compagnie aérienne algérienne», a indiqué samedi Air Algérie, dans un communiqué, relayé par l'APS. L'avion d'Air Algérie, assurant la liaison Alger-Bruxelles, du 12 décembre, a été retenu à l'aéroport de Bruxelles, sur décision de la justice belge, a indiqué la même source. Le litige opposant la compagnie nationale à la société néerlandaise K'AIR BV concerne un contrat de vente d'appareils réformés, signé le 6 juillet 2008 par les deux parties, selon les explications d'Air Algérie. K'AIR BV n'est pas parvenue à mettre en place le financement tel que prévu «en dépit des facilités» qui lui ont été accordés, poursuit-elle. Après mise en demeure pour faute d'exécution, Air Algérie a procédé le 29 décembre 2009, à la résiliation de ce contrat de vente. Par la suite, la société néerlandaise a engagé, le 17 mars 2011, une procédure d'arbitrage auprès de la Cour internationale d'arbitrage qui a rendu, le 31 mars 2014, une sentence condamnant Air Algérie. En conséquence, la compagnie aérienne nationale a engagé, le 7 mai 2014, un recours en annulation contre cette sentence. En dépit de la procédure légale, engagée par Air Algérie, la société K'AIR BV a fait procéder par la justice belge à la retenue de l'appareil assurant le vol AH 2063, note-t-elle. A cet effet, la compagnie nationale affirme qu'elle a entrepris les démarches légales nécessaires auprès des juridictions belges et qu'elle veille à prendre toutes les actions, en vue de dénouer cette situation, dans les plus brefs délais. Réagissant à cette affaire, le Collectif contre la cherté du transport vers l'Algérie, parle de «saisie de la honte», exprimant «sa stupeur et son indignation». Dans un communiqué de presse, le collectif qualifié la saisie de l'appareil algérien de «honte», ajoutant que cela représentait «une vexation pour tout le peuple algérien qui ne peut que rester convaincu de la façon anarchique et chaotique dont est gérée la compagnie nationale». S'interrogeant sur la destination des «millions d'euros et de dinars que paient les voyageurs algériens et de la diaspora», le collectif contre la cherté du transport vers l'Algérie se demande, également, «où vont les millions de dinars de subventions étatiques qui sont censés faire survivre Air Algérie?». «Les 30.000 dinars d'Alger à Tamanrasset et les 500 euros de Paris à Alger n'ont-ils pas pu payer la facture de cette société ( ) à l'origine de la saisie ?» s'interroge, encore, le collectif, pointant du doigt ce qu'il a qualifié de «mensonges du P-DG de la compagnie, Mohamed Salah Boultif, selon lequel la compagnie Air Algérie se porte bien». «L'audit tant promis, s'il avait été réalisé par des experts indépendants et éloignés du pouvoir, aurait, forcément, évité la dérive dans la gestion d'Air Algérie et évité que la souveraineté nationale, au travers de cette saisie, puisse être battue en brèche par les prétendus représentants de la compagnie nationale», toujours selon les termes du communiqué de presse du collectif, qui interpelle le ministre des Transports, au sujet de cette affaire. «Jusqu'à quand allez-vous accepter cette humiliation de la compagnie nationale ?, s'interroge le collectif, s'adressant à Amar Ghoul. Le collectif CCTA demande «le limogeage du P-DG M. Salah Boultif, pour cette claque reçue par tout le peuple algérien, au travers de cette inacceptable et scandaleuse saisie d'un appareil du pavillon national, liée, uniquement à une gestion calamiteuse et opaque de la compagnie nationale Air Algérie» conclut le communiqué.