Arrivé il y a juste six mois sur la scène médiatique de la presse électronique nationale, l'édition algérienne du pure player américain, Al Huffington Post, est déjà un succès sur la toile. Lancé en juin 2014, Al Huffington Post Algérie, ou le «Huffpost» pour les «intimes», a vite trouvé ses marques, son public de lecteurs et de blogueurs. Ce pure player (ou tout en ligne selon la dénomination officielle adoptée en France) américain, lancé en mai 2005 à New York, Brooklyn plus précisément par Arianna Huffington, a vite colonisé les espaces sans limites du Web et plus globalement des sites d'information exclusivement diffusés sur le Net aux Etats-Unis. Très vite, l'expérience de la presse électronique aux Etats-Unis, avec son «must», les espaces réservés aux blogueurs de tous bords, va s'étendre aux autres pays sous forme d'éditions locales à travers des «syndications». En France, Al Huffington Post est «syndiqué» avec Le Monde et il devient en même temps un des principaux «pures players» en France, aux Etats-Unis, au Canada, en Grande-Bretagne, en Allemagne et gagne des terrains un peu partout dans le monde, au point de totaliser 93 millions de visiteurs uniques par mois (comScore, avril 2014). Jusqu'à ce qu'il atterrisse au Maghreb, d'abord à Tunis en juin 2013, quoique les objectifs de départ donnaient Alger comme première chute de la plateforme, ensuite en Algérie, en mai dernier, puis quelques mois plus tard au Maroc. Avec trois éditions (Tunisie, Algérie et Maroc), le Huffpost Maghreb a bouclé la boucle, mais avec cette remarque que l'édition algérienne est devenue le moteur de la plateforme au Maghreb. Djaafer Saïd, un des cofondateurs et directeur Editorial du «Hoffpost Algérie», n'est pas peu fier de la performance de sa jeune équipe. «Notre objectif pour 2015 est d'atteindre les 80.000 visites par jour, car en six mois on a réussi à capter en moyenne 30.000 visiteurs du site par jour. On a dépassé le double de nos prévisions, car la plateforme permet cela et offre des possibilités pour étendre et diversifier l'offre de contenus», confie-t-il au Quotidien d'Oran. Il poursuit: «Ma grande angoisse de départ concernait le volet des blogueurs, car on était dans une nouvelle configuration et on se demandait si les blogueurs algériens notamment allaient réagir. Mais, cette angoisse s'est vite dissipée, puisqu'on a aujourd'hui 57 blogueurs habituels dont 90% sont des Algériens. Et ce sont eux qui donnent cet aspect polémique au site, qui expriment leur point de vue et qui représentent en fait 20% du contenu du site algérien du Huffpost». Pour le volet informations, ou les articles de l'actualité mis en ligne et renouvelés en permanence, qu'ils soient politiques, sportifs, culturels, magazines, people ou autres, Djaafer Saïd relève particulièrement que «le modèle est intéressant pour nous, anciens journalistes, car il nous permet une excellente et rapide réactivité sur l'actualité, ou sur les différents thèmes de l'actualité algérienne ou régionale, et même internationale. L'intérêt de cet espace est de donner le point de vue algérien sur l'actualité algérienne sur une plateforme mondiale ; cela permet également de donner une autre vision de l'Algérie, par les Algériens, sur une plateforme mondialisée. C'est positif pour l'image de marque de l'Algérie, sans rien cacher et sans flagorner qui que ce soit. En fait, ce sont ces blogueurs qui donnent cette identité algérienne au Huffington Post. De plus, pour la première fois, le point de vue algérien sur des évènements planétaires passe directement sur la plateforme mondiale du Huffington Post». BLOGS VS BLOGS, LE POINT DE VUE LOCAL El Kadi Ihsane, cofondateur également du Huffpost Algérie et qui dirige plusieurs sites de presse électronique dont Maghrebemergent.info, cite à ce propos l'exemple de la guerre de Ghaza, lorsque «le Huffington Maghreb, qui comprenait alors les deux éditions tunisienne et algérienne, a donné un point de vue différent des autres éditions de ce média global». «Avec cette nouvelle expérience professionnelle, nous avons réellement la possibilité de placer le point de vue algérien dans la confrontation mondiale des points de vue, et ce, sur la même enceinte. Et c'est là où réside le fait novateur», estime El Kadi. La conférence de presse organisée mercredi au siège d'Interface Médias, éditrice de l'édition électronique maghrébine Maghrebemergent.info pour faire le bilan de six mois d'existence de l'édition algérienne de Al Huffington Post, a donné un aperçu sur les ambitions de la jeune équipe qui «drive» ce pure player de la presse électronique algérienne. Entre mai et décembre 2014, le Huffpost Algérie est arrivé à une moyenne de 30.000 visiteurs par jour et se hisse au 1er rang des trois sites de la presse électronique de langue française les plus consultés en Algérie. Mieux, selon son directeur Editorial, Huffpost Algérie a connu des pics de visites allant jusqu'à 250. 000 entrées par jour lors de grands évènements qui ont marqué l'actualité nationale et internationale, dont le crash de l'avion d'Air Algérie au Mali en juillet 2014 ou l'agression israélienne contre l'enclave palestinienne de Ghaza l'été dernier. La jeune équipe algérienne du Al Huffington Post Algérie compte poursuivre l'aventure en donnant plus d'espaces et de contenus à la plateforme et, surtout, lui donner «une identité algérienne» à travers l'espace des blogueurs, précise Djaafer Saïd. A elles trois, les éditions «Algérie, Tunisie, Maroc» du Huffpost totalisent aujourd'hui un peu plus de 110.000 visites/jour.