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Le lumineux Dr Mads
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 30 - 12 - 2014

Le monde a continué à saigner en 2014. Les populations dans l'aire araboislamique à laquelle nous appartenons ont saigné plus qu'ailleurs. Ce n'est pas la faute à l'islam comme semble vouloir le réduire un mode de pensée dominant qui nous jette à la figure le monstrueux Daech en s'abstenant d'expliquer la longue séquence de l'histoire sur laquelle il s'est créé. Ce mode de pensée fait simple - pourquoi casser la tête des gens à ces choses compliquées, n'est-ce pas ? - et livre son explication : la faute à l'islam. Même pas aux musulmans, cela ferait trop nuancé, mais à l'islam.
Ce mode de pensée par clichés n'est pas l'apanage des Occidentaux, il est aussi présent dans notre aire avec des objectifs évidents d'instrumentalisation politique, genre «donnez la démocratie aux Arabes et vous aurez le Daech». Les clichés sont idéologiques, ils essentialisent pour juger et condamner sans regarder les faits et l'histoire. Car parler de l'histoire de l'Irak est trop perturbant. Parler de ce qui arrive aux Irakiens depuis la fin des années 80, de l'embargo, des guerres, de la «démocratie» que les Américains et les Occidentaux ont prétendu avoir apportée après le méga-mensonge des armes de destruction massive, de la dissolution de l'Etat et de l'armée par le proconsul américain… tout cela apporte un autre éclairage sur la manière dont est né le Daech.
Les acteurs politiques du monde musulman ne sont pas encore diversifiés, ce sont surtout les pouvoirs et leurs porte-voix, qu'ils soient des religieux ou des médias, qui ont bien entendu leur part dans cette monstruosité. Rapporter leurs actions et contribution au désastre irakien et au développement de la haine sectaire fait sortir l'analyse des méandres de l'idéologie pour le réel, la politique, les enjeux économiques et les alliances avec le «centre». Faut-il expliquer que le Daech dessert les musulmans et caricature l'islam ? Faut-il souligner que ce sont les Arabes et les musulmans qui souffrent le plus de ses «œuvres»? L'histoire, les faits, ce ne sont pas des détails. Les injustices qui dominent le monde ont besoin de gommer l'histoire au point de la réécrire quotidiennement sous le mode de la propagande totalitaire.
Il n'y aurait sur cette terre que «l'islam» qui poserait problème. Tout le reste - c'est-à-dire l'ordre du monde dans lequel s'insèrent les castes dirigeantes des pays de l'aire arabe et islamique - ne serait qu'un détail. La Palestine, elle aussi, est réduite à un détail. Des gens qui n'ont jamais parlé du Tibet se sont mis à reprocher à ceux qui ont exprimé leur solidarité aux Palestiniens durant la dernière agression contre Ghaza de ne pas parler des «persécutions chinoises». C'est devenu une sorte de mot d'ordre : à ceux qui parlent de Palestine, sortez-leur les malheurs du Tibet, du Congo et de la Syrie. Mais heureusement des esprits libres ne se plient pas à ce prêt-à-penser qui évacue l'histoire.
Le Dr Mads Gilbert, médecin et chirurgien norvégien, présent à l'hôpital Chiffa à Ghaza durant la dernière agression israélienne en fait partie. Il a témoigné avec courage et honnêteté. Il a rapporté des faits et a exprimé ce qui fait que la Palestine est le point de jonction et d'accumulation de toutes les injustices. Il n'a pas parlé de religion ou du Hamas «l'islamiste». Il a parlé des Palestiniens «traités comme des animaux. Enfermés, bombardés, affamés, privés des droits humains». Il a dit aussi que personne ne veut vivre ainsi, que personne n'aime être occupé et que le droit à la résistance relève de l'humain. Le Dr Mads dit avoir grandi avec le récit dominant en Occident sur Israël encerclé par les méchants arabes et qu'en 1967 il a même offert de travailler dans un kibboutz. Le Dr Mads est cependant allé à la rencontre des «détails» de l'histoire et il ne les a pas négligés. Cet homme a soigné et a témoigné. Il a été nommé personnalité norvégienne de l'année par le tabloïd Verdens Gang (VG). C'est assurément - du moins pour l'auteur de ces lignes - l'homme le plus lumineux de l'année.


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