L'affaire de l'attaque terroriste de Tiguentourine, en janvier 2013, revient sur le devant de la scène, après les conclusions d'un juge londonien, publiées par la presse britannique, qui impute au groupe terroriste, la responsabilité, dans la mort des six otages britanniques. L'enquête judiciaire britannique confirme, aussi, les résultats de l'enquête, publiée, il y a plus d'une année, par le groupe norvégien Statoil, à savoir qu'il y a eu des manquements à la sécurité, au sein du complexe gazier. Dans son verdict, le juge londonien conclut, également, qu'il y a eu partage tardif des renseignements concernant l'éventualité de ces attaques. Plusieurs médias britanniques ont rapporté les conclusions du juge londonien, Nicholas Hilliards, du tribunal de l'Old Bailey. Selon le quotidien «The Guardian», citant Nicholas Hilliards, les citoyens britanniques ont été «tués illégalement», en raison, justement, de «plusieurs échecs, de la part de la direction de l'usine, pour améliorer la protection - en partie pour des raisons de coût», explique le journal. «Les exercices de sûreté étaient, rarement, effectués, il n'y avait pas de gardes armés pour protéger la base vie des travailleurs étrangers, les politiques d'évaluation des risques ont obscurci les véritables dangers, et les gendarmes algériens sont arrivés bien après que des terroristes avaient pris possession de la zone principale», explique «The Guardian» citant le verdict du juge londonien. Pour le juge Nicholas Hilliards, la responsabilité de la mort des six Britanniques, revient, exclusivement, aux terroristes, même si, considère-t-il, certains parmi les six morts «ont été tuées par des balles de l'armée algérienne», dans l'assaut opéré pour libérer les otages. Néanmoins, la compagnie British Petroleum, responsable de la gestion de la sécurité sur le site, a failli à sa mission, malgré des alertes de la presse algérienne. The Guardian' cite un article du journal El Khabar', de novembre 2012, qui avait averti que des éléments du groupe terroriste al-Qaida au Maghreb islamique' (AQMI) avaient photographié des installations pétrochimiques, en préparation à des attaques. Selon le journal britannique, BP pourrait, maintenant, faire face à des poursuites civiles de la part des familles des victimes. Andrew Ritchie, l'avocat des familles de Stephen Green, David Green et de Carlos Estrada Valencia, a annoncé l'intention de poursuivre BP, en justice. «Je pense que BP a échoué dans sa mission de sécurité, vis-à-vis de mon fils, je pense que le groupe (BP, ndlr) a tiré des hypothèses injustifiées selon lesquelles l'armée algérienne et les gendarmes seraient capables de protéger mon fils», a déclaré David Green, le père de Stephen Green. Concernant le partage du renseignement, le site de la chaine Sky News' rapporte que dans le cadre de l'enquête, le juge londonien a entendu des responsables du renseignement britannique. Ces derniers avaient «reçu des informations, en décembre 2012» alléguant que des «terroristes non identifiés», ont essayé «d'obtenir des informations sur les travailleurs du Royaume-Uni, avec l'intention de les kidnapper». Le juge Hilliard, cité par la même source, affirme : «Il a été établi, plus tard, que l'information était vieille de plusieurs mois quand (le gouvernement) l'a reçue. Il y avait un retard inutile et non intentionnel, dans le traitement de l'information». Le gouvernement avait décidé que l'information était «discutable» et manquait de détails, affirme le site Sky News'. Néanmoins, le juge estime qu'il y avait «une possibilité que certaines des informations auraient été transmises à BP, avant l'attaque». Selon «The Guardian», des «documents clés» et des «dossiers médico-légaux» ont été refusés à l'enquête du juge londonien «parce que les autorités algériennes sont en train de juger plusieurs militants présumés qui ont survécu à l'attaque».