Le Premier ministra britannique, David Cameron Un partenariat avec l'Algérie pour lutter contre la menace terroriste dans la région du Sahel. La sécurité a été au centre des discussions entre le Premier ministre britannique David Cameron, en visite de deux jours depuis hier à Alger, et son homologue Abdelmalek Sellal ainsi que lors de l'entretien qu'il a eu avec le Président Bouteflika. Le sujet est d'une importance capitale pour les autorités britanniques puisque dans la délégation de M.Cameron figure Sir John Sawers, patron du Secret Intelligence Service (SIS), les services de renseignements britanniques, connus sous la dénomination de MI6. Dans son édition d'hier, le quotidien britannique The Guardian a rapporté que même le conseiller à la sécurité nationale, Kim Darroch, fera lui aussi partie de ce voyage, le premier qu'effectue un Premier ministre britannique en Algérie depuis l'indépendance en 1962. Sir John Sawers et Kim Darroch ont abordé avec leurs homologues algériens l'épineuse question de la sécurisation des frontières et ont proposé l'expertise britannique dans ce domaine. Aussi, croit-on savoir qu'il est question de satellites de surveillance et d'autres mesures de sécurité extrêmes autour des sites gaziers et pétroliers au sud du pays. Dans la même perspective, le tabloïd The Sun a souligné, hier, que M.Cameron demandera à la partie algérienne d'autoriser le Royaume-Uni à «jouer un rôle de premier plan dans la traque de Mokhtar Belmokhtar», l'ordonnateur de l'attaque terroriste contre le site gazier d'In Amenas. La visite de M.Cameron intervient moins de deux semaines après la prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas, et l'assaut des forces spéciales de l'ANP qui s'est soldé par l'élimination de 29 terroristes, la mort de 37 étrangers et d'un Algérien. Trois autres personnes originaires de Grande-Bretagne sont toujours portées disparues. «David Cameron est venu à Alger afin de rencontrer les responsables du pays mais aussi pour remercier ceux qui se sont efforcés de sauver le plus possible d'otages sur le site gazier», a affirmé Joey Jones, rédacteur en chef adjoint du service politique de la chaîne britannique Sky News dans un entretien qu'il a accordé au journal on line TSA. «M.Cameron a envoyé un message au peuple britannique sur la nécessité de s'engager dans cette zone avec les principaux pays de la région afin d'avoir une réponse coordonnée à la menace terroriste. Un problème qui concerne non seulement la région mais toute la communauté internationale», a ajouté M.Joey dans le même entretien. S'exprimant le 21 janvier dernier sur cette attaque, devant la Chambre des représentants, le Premier ministre britannique a reconnu la tâche difficile des forces spéciales algériennes. «Nous devons aussi reconnaître tout ce qu'ont fait les Algériens pour faire face à cette attaque épouvantable», a-t-il déclaré. «La Chambre comprendra, j'en suis sûr, les difficultés auxquelles a été confrontée l'Algérie avec plus d'une trentaine de terroristes bien décidés à tuer des innocents dans un complexe industriel vaste, dangereux et éloigné de tout», a ajouté M.Cameron soulignant que «cela aurait constitué une mission des plus difficiles pour n'importe quelles forces de sécurité dans le monde, et nous devons donner acte aux Algériens de la détermination avec laquelle ils s'y sont engagés», avant de trancher: «Au-delà de tout cela, la responsabilité de ces morts incombe très clairement aux terroristes.» Cette visite intervient également au lendemain de la proposition d'aide faite par le Royaume-Uni à la France et au Mali, pays frontalier de l'Algérie où Paris intervient militairement pour déloger les islamistes. Londres s'est dit prêt à envoyer jusqu'à 240 formateurs militaires dans la région, en plus des 90 hommes déjà déployés dans le cadre du soutien logistique à la France. Une démarche qui découle de la vision britannique en matière de lutte contre le terrorisme. «Notre rôle consiste à soutenir les gouvernements de la région dans leur détermination à combattre cette menace, comme le font bon nombre d'entre eux et à grands frais, expliquait-il devant les parlementaires. Nous allons donc collaborer étroitement avec le gouvernement algérien pour tirer les leçons de cette attaque et approfondir notre coopération en matière de sécurité (...)», a expliqué M. Cameron devant les parlementaires britanniques.