L'entrée en exploitation du métro d'Oran, annoncée pour 2020, selon des prévisions optimistes, est-t-elle possible ? Les experts que nous avons interrogés sur la question sont catégoriques : le futur métro d'Oran ne sera pas opérationnel en 2020, date avancée par certains responsables du secteur des transports. Après l'achèvement des études fin novembre dernier, l'Entreprise du métro d'Alger (EMA), maître d'ouvrage au ministère des Transports, attend impatiemment l'inscription de ce projet et l'affectation d'une enveloppe budgétaire pour lancer un avis d'appel d'offres international dans le but de sélectionner un groupement pour la concrétisation de ce chantier. L'EMA a déjà élaboré le cahier de charges et espère un feu vert des pouvoirs publics pour se lancer dans les procédures administratives, dans l'espoir d'attribuer ce projet au courant de cette année. L'étude réalisée par un bureau espagnol prévoit un tracé de 12 kilomètres en plus d'une extension de 7 kilomètres, comprenant une vingtaine de stations pour rallier le stade Bouakeul au bd 5 juillet puis, dans une seconde étape, Belgaïd. Le tracé retenu par le bureau d'étude espagnol passe par le siège de la wilaya, boulevard Millénium jusqu' au pôle universitaire de Belgaïd. Le directeur de l'Entreprise métro d'Alger confie que pour la réalisation du futur métro d'Oran, il est prévu de recourir à une nouvelle technologie pour les travaux en souterrain. Le tunnel sera en effet réalisé à l'aide d'un tunnelier qui peut creuser à une vitesse de croisière : 200 mètres en un mois, soit 2 km en 10 mois. Les travaux en souterrain du premier tronçon de 12 kilomètres linéaires devront ainsi durer au minimum 60 mois ou 5 ans, selon les prévisions de l'EMA. Le recours à deux tunneliers pour les travaux de creusage du tunnel est envisagé pour réduire la durée du chantier, précise notre source. Cette technologie sera utilisée pour la première fois en Algérie pour la réalisation d'un métro (un tunnelier a été déjà utilisé pour la réalisation du grand collecteur d'Alger de 4,5 kilomètres). Des éléments préfabriqués en béton (voussoirs), qui constituent le revêtement définitif du tunnel, seront posés au fur et à mesure de l'avancement du tunnelier. Les déblais seront extraits au moyen d'un tapis roulant que l'on rallonge en fonction de la progression du tunnelier. La même source précise que cette technologie est sûre et ne comporte aucune menace pour les anciens immeubles du centre-ville. Il existe une grande variété de tunneliers pouvant être utilisés dans des situations très diverses ; chaque tunnelier étant conçu et fabriqué en fonction de la nature du sol (allant de la roche dure jusqu'à la terre aquifère molle) et de la géométrie de l'ouvrage à réaliser (diamètre, courbure, pentes).