A la veille d'une compétition nationale de sports nautiques qui verra la participation des moins de 15 ans, des habitants de Cap Falcon ont exprimé au Quotidien d'Oran leur ras le bol sur la dégradation manifeste de leur village. «Des athlètes de différentes régions du pays et peut-être de l'étranger auront à visiter à cette occasion notre village. Nous avons vraiment honte de ce qu'ils vont voir », a déploré avec consternation l'un d'eux. Nos interlocuteurs revendiquent en fait l'amélioration du cadre de vie dans ce prestigieux village, pierre angulaire par excellence de la zone d'extension touristique qui représente, au même titre que son illustre phare, un véritable pan de l'histoire contemporaine de cette région. Le pitoyable état de la voirie et celui de l'éclairage public et l'irrégularité des rotations de la collecte des ordures sont mis en exergue sur la longue liste des revendications. Selon le constat établi sur le terrain, le principal accès à la première plage est submergé par les eaux usées qui charrient toutes sortes d'immondices, dégageant une odeur nauséabonde. La principale plage de cette crique qui a inspiré, dans un passé encore vivace, les confectionneurs des cartes postales n'avait absolument rien à envier aux stations balnéaires renommées. La seule petite aire de jeux, voisine de l'unique école primaire, se trouve dans un état déplorable en raison de l'absence de civisme et du manque d'entretien. «On ne se rappelle de l'existence de ce lieu qu'à la veille de l'ouverture de la saison estivale en lançant de piteux bricolages, effectués précipitamment sur la façade, pour sauver la face lors d'une visite d'un haut responsable », ont fait remarquer nos interlocuteurs avant de s'interroger «pourquoi donc ne pas avoir étendu à notre village la grande opération d'aménagement urbain qui a ciblé trois années auparavant le boulevard des Dunes tout proche ?» Des parents dénoncent aussi l'absence de transport scolaire entre leur village et Aïn El-Turck. « Il n'existe pas de CEM chez nous. Nos enfants sont confrontés à un véritable calvaire, notamment en hiver, pour se rendre à Aïn El-Turck. Souvent, ils poireautent au bord de la route sous de fortes averses pour guetter un taxi clandestin», se sont insurgé nos interlocuteurs. Les habitants revendiquent également la réalisation d'un bureau de poste. « Plus d'une demi-journée m'est nécessaire pour consulter mon avoir et/ou pour effectuer un retrait au bureau de poste du chef-lieu. C'est aberrant, plus particulièrement pour nous autres personnes âgées qui ne disposons pas d'un véhicule», s'est insurgé un retraité. Un autre sexagénaire a déploré que «notre lieu de résidence se transforme au fil et des jours dans l'indifférence de tout un chacun en un véritable douar». D'autres remarques encore plus lourdes de sens ont été formulées par nombre habitants de Cap Falcon, abordés à ce sujet par le Quotidien d'Oran.