Tous les ports d'Algérie seront agrandis dans les prochaines années, avec la réalisation également d'un grand port commercial au centre-ouest du pays. C'est, en gros, l'annonce faite hier par Mme Nassima Boubziri, directrice des Infrastructures maritimes au ministère des Travaux publics. Il y aura prochainement 'des travaux d'extension pour étendre la superficie des ports commerciaux, notamment à Oran, Béjaïa, Annaba dans cinq à six ans, Mostaganem également'', a-t-elle souligné, avant de préciser que l'extension du port de Djendjen, dans la wilaya de Jijel, se fera dans le port même, ce 'qui va diminuer la capacité du bassin mais sa capacité sera plus grande''. L'étude de l'extension du port de Béjaïa est finalisée, mais sa réalisation ne sera programmée qu'au-delà de 2017, alors que le projet d'extension du port d'Oran ne concerne que les quais et les terre-pleins dans le port lui-même, l'extension de l'extérieur de cette infrastructure est prévue, quant à elle, après le quinquennal 2015-2019, selon Nassima Boubziri. Sur le projet de grand port du centre du pays, la directrice des infrastructures maritimes au ministère des Travaux publics est restée évasive, autant sur l'endroit où il sera implanté, que de ses caractéristiques techniques. 'Il y a une étude de positionnement au niveau du ministère des Transports'', a-t-elle précisé, indiquant que 'la décision sera prise bientôt'' sur le choix du lieu de son installation. GRAND PORT DU CENTRE, REVE OU REALITE ? Un moment mis en veilleuse, ce projet a été réanimé avec l'annonce au mois de novembre dernier du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, sur la réalisation d'un tel port entre les villes de Cherchell et Ténès. «Le nouveau port d'Alger, qui s'étendra sur une superficie de plus de 1.000 hectares, sera réalisé en eaux profondes dans la zone située entre Cherchell (wilaya de Tipaza) et Ténès (wilaya de Chlef)», avait indiqué M. Sellal, selon lequel ce projet sera essentiellement financé par la Société de gestion des participations des ports (SGP-Sogeports). Ce port en eaux profondes viendra suppléer le port d'Alger, dont les capacités sont dépassées par un accroissement du flux maritime. 'Les capacités du port d'Alger, la plus importante infrastructure portuaire du pays, vont arriver un jour à saturation, c'est pourquoi les pouvoirs publics ont envisagé la création d'un greenfield port, un espace ouvert loin de la ville'', avait récemment estimé un cadre au ministère des Transports. La réalisation d'un nouveau port avec un grand tirant d'eau permettra l'accostage de navires de gros tonnage, car en l'absence d'une telle infrastructure portuaire dans le centre du pays, les marchandises transportées par les porte-conteneurs et destinées à l'Algérie sont transbordées notamment aux ports de Giatora (Italie) et celui d'Algesiras (Espagne) car la profondeur des eaux dans la plupart des ports algériens ne dépasse pas 11 mètres. La directrice des infrastructures maritimes du ministère des Travaux publics a par ailleurs affirmé que pour le moment 'il ny a pas de projet de port pétrolier'' en Algérie. Elle a également relevé le nombre dérisoire de ports de pêche et de plaisance dans le pays, avec un seul port dédié à la plaisance, celui de Sidi Fredj, et dont les capacités d'accueil se sont réduites. Actuellement, il y a 13 ports de pêche et de plaisance en Algérie, et huit autres sont à l'étude, selon la même source, notamment dans les wilayas de Tlemcen, Chlef, Oran, Alger et Skikda. Quant aux ports de plaisance, elle a reconnu qu'il y a un déficit dans ce domaine. L'idéal, selon elle, est d'avoir un port de plaisance par wilaya côtière, et cela 'se fera après le quinquennat 2015-2019''. Vers '2020, on aura en principe huit nouveaux ports de plaisance, à raison de 36 mois pour la réalisation d'un port''. Quant aux ports de pêche, il est prévu également l'étude et la réalisation de 9 à 10 ports et abris de pêche. Ces projets sont programmés à Ténès, Stidia, Cap Blanc, notamment, 'et on attend les enveloppes budgétaires pour ces projets'', a précisé Mme Boubziri. Enfin, elle a annoncé la mise en œuvre d'un schéma directeur des ports pour 2025 pour leur jonction avec les grandes voies de communication et la réalisation de pénétrantes entre ces ports et les axes autoroutiers. Il y a actuellement dix ports commerciaux dont neuf datent de l'époque coloniale: Alger, Annaba, Arzew, Béjaïa, Djendjen (Jijel), Ghazaouet (Tlemcen), Mostaganem, Oran, Skikda et Ténès (Chlef).