Le mouvement des travailleurs de la Société du tramway (SETRAM d'Oran) fait désormais des émules parmi les travailleurs des unités SETRAM d'Alger et de Constantine. Un large élan de solidarité est, en effet, en train de s'organiser, notamment à Alger, où des sources syndicales nous ont confirmé hier « leur entière solidarité » avec leurs collègues de l'unité d'Oran, avec qui, affirment-ils, « ils partagent les mêmes préoccupations et les mêmes revendications socioprofessionnelles». Un état d'esprit qui ne diffère pas de celui exprimé par les travailleurs de l'unité SETRAM de Constantine, même si pour cette dernière, l'absence de section syndicale, dissoute depuis fin 2014, rend d'ores et déjà tout mouvement de solidarité difficile à organiser sans se faire attaquer sur le terrain de l'absence de représentativité. A Oran, hier, entre 600 et 700 travailleurs de la SETRAM d'Oran ont pris part à la marche de protestation qui a démarré à partir du siège de l'entreprise à Sidi Maârouf pour rejoindre, dans le calme et sans qu'il y ait le moindre incident ou débordement, la place du 1er Novembre au centre-ville. La marche, qui a été encadrée par des dizaines d'éléments de la police en civil et en uniforme a, en effet, choisi d'emprunter l'itinéraire de la ligne du tramway, sur une distance d'environ neuf kilomètres. Habillés de leurs uniformes spécifiques pour chacun des métiers qu'ils exercent au sein de la société : conducteur, vendeur de tickets, contrôleur et agent de sécurité, les grévistes ont fait preuve d'un grand sens de la discipline et de l'ordre. Les tentatives de se mêler à la marche de certains supporters du CSC de Constantine, présents hier à Oran pour assister au match opposant leur équipe à l'ASMO, ont très vite été mises en échec par les éléments du service d'ordre de la marche. Un succès qui a encouragé les organisateurs à organiser une nouvelle marche, aujourd'hui, qui démarrera du dépôt SETRAM d'Es-Sénia avec comme destination, cette fois-ci, le siège de la direction des transports de la wilaya, sis au boulevard de l'ANP. Contactée hier, la direction de la SETRAM a affirmé par la voix d'un responsable de son département communication, « qu'elle continue d'appeler, individuellement, les grévistes à rejoindre leurs postes, estimant que cette grève n'est bénéfique ni pour eux ni pour la société ni aux usagers». Les représentants du partenaire social de l'unité d'Oran de la SETRAM indiquent, pour leur part, que « l'administration refuse toujours d'ouvrir les voies du dialogue avec les représentants des travailleurs». Pour rappel, les travailleurs de la SETRAM d'Oran ont entamé ce vendredi leur deuxième semaine de grève. Le conflit les opposant à leur direction sur des questions ayant trait notamment à des revendications salariales et de charge de travail se dirige depuis vers le pourrissement le plus total. «Plus de 500 employés, entre agents de sécurité, conducteurs, vendeurs de tickets, contrôleurs et même des cadres administratifs sont désormais menacés ouvertement de licenciement », ont indiqué au Quotidien d'Oran des représentants du partenaire social. Ils affirment, en effet, disposer d'informations provenant de leurs collègues au sein de l'administration faisant état « de l'établissement, jusqu'à l'heure, de quelque 400 décisions de licenciement à l'encontre des grévistes ». Une information qui n'a été, à ce jour, ni confirmée ni infirmée par la direction de la SETRAM-Oran. Après leur déplacement mercredi dernier à Alger où ils ont tenté, en vain, de prendre langue avec la direction générale de la SETRAM, les grévistes ont décidé dès leur retour à Oran d'ériger une tente géante devant l'entrée du siège de la direction de la SETRAM à Sidi Maârouf pour assurer une mobilisation permanente. Les revendications des travailleurs de la SETRAM se résument en deux points essentiels : assurer des salaires viables aux agents de sécurité et réduire le volume horaire de travail de 48 heures à 40 par semaine, conformément à la loi du travail. Les grévistes demandent également la réhabilitation de leur collègue «licencié abusivement», le paiement des heures supplémentaires effectuées durant les deux dernières années et le changement du plan de gestion de l'entreprise.