Un kamikaze s'est fait exploser avec une charge explosive pendant la prière hebdomadaire, hier vendredi dans la mosquée de l'imam Ali au village de Koudeih, dans la province de Qatif, dans l'est de l'Arabie saoudite. Un premier bilan non confirmé faisait état d'au moins 22 morts et des dizaines de blessés parmi les fidèles qui accomplissaient la prière du vendredi. L'attentat a été annoncé par le ministère saoudien de l'Intérieur, qui n'a pas donné de bilan officiel, alors que la presse locale et des témoins faisaient état d'au moins 22 morts. Selon des sources hospitalières, une vingtaine de personnes seraient mortes et une cinquantaine seraient blessées sur les quelque 150 personnes réunies dans cette mosquée pour la prière du vendredi. Selon des témoins, un kamikaze s'est mêlé à la foule des fidèles venus assister à la prière avant de faire sauter la charge explosive qu'il portait sur lui. «Un individu a fait détoner une bombe qu'il portait sous ses vêtements pendant la prière du vendredi», a confirmé en début d'après-midi le porte-parole du ministère de l'Intérieur saoudien, qui a souligné la détermination des services du ministère à 'traquer toute personne impliquée dans ce crime terroriste perpétré par des personnes cherchant à porter atteinte à l'unité nationale, et à la présenter à la justice''. Les habitants du village de Koudeih, dans une province riche en pétrole, mais chef-lieu de la communauté chiite en Arabie saoudite, ont manifesté pour dénoncer cet attentat terroriste, qui n'a pas encore été revendiqué. Le mufti d'Arabie saoudite, cheikh Abdel Aziz ben Abdallah Al-Cheikh, est intervenu en direct sur la chaîne TV El-Ekhbariya pour dénoncer l'attentat. «C'est un acte criminel destiné à creuser un fossé entre les fils de la nation, et à propager les troubles dans notre pays'', a-t-il dénoncé. Quant au ministère saoudien de l'Intérieur, qui a refusé de donner un quelconque bilan des victimes, il a promis de publier des détails ultérieurement. D'autre part, des photos de corps de victimes baignant dans leur sang ont été publiées par des sites d'information de l'est de l'Arabie saoudite, et des versions en ligne des quotidiens nationaux. Le site du quotidien Arryadh a notamment mis en ligne des photos de tapis de prière imbibés de sang et du faux plafond de la mosquée qui s'est effondré en partie sous le souffle de l'explosion. Des témoins avaient indiqué à une agence de presse occidentale, dans un premier temps, que le kamikaze était un Pakistanais mais d'autres ont évoqué une personne habillée à l'afghane sans pouvoir dire s'il s'agit d'un Saoudien ou non. Le kamikaze s'est mêlé à la foule des fidèles venus assister à la prière du vendredi avant de faire détoner la charge explosive qu'il portait sur lui, selon d'autres témoins. L'hôpital de Qatif a lancé des appels à des dons de sang, et a rappelé des membres du personnel qui étaient de repos. C'est le premier attentat kamikaze contre la minorité chiite saoudienne. Pourtant, les autorités avaient multiplié ces derniers mois les arrestations parmi des extrémistes sunnites soupçonnés de planifier des attaques contre la minorité chiite, pour attiser les tensions confessionnelles dans le pays. En novembre 2014, des hommes armés ont tués sept chiites, dont des enfants, dans la localité d'Al-Dalwa (est), pendant la célébration de l'Achoura. Au mois d'avril dernier, une cellule composée de 65 personnes soupçonnées de liens avec le groupe terroriste Etat Islamique (EI), qui voulaient organiser des attentats terroristes, avait été démantelée en Arabie Saoudite.