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Les robinets à sec dans 34 quartiers
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 26 - 05 - 2015

La hantise des robinets à sec provoque, ces dernières 48 heures, bien des tourments aux habitants de la ville de Constantine. Une vaste perturbation dans la distribution d'eau est signalée depuis deux jours à travers plusieurs quartiers de la commune de Constantine, dont le centre-ville, provoquant un énorme embarras. Totalement pris au dépourvu par une coupure d'eau, les habitants de beaucoup de quartiers du centre-ville de Constantine ne savent plus où donner de la tête. Les robinets sont à sec depuis presque 48 heures, au niveau de 34 quartiers à forte concentration d'habitants, dont Boudraa Salah, 5 Juillet, Coudiat, Saint Jean, Ciloc, Boussouf, l'Université AEK, Filali, Bardo… c'est dire toute l'étendue de cette pénurie. Les réservoirs d'eau sur les toits des immeubles étant interdits par l'OPGI, les balcons trop étroits pour accueillir un réservoir, les jerricanes restent, donc, la seule et unique solution pour garder de l'eau en réserve.
Pour les quelques chanceux prévoyants qui ont pris leurs dispositions auparavant, et qui gardent continuellement une quantité d'eau en réserve chez eux, le problème ne doit pas se poser de manière critique. «Je ne fais jamais confiance, mes trois jerricanes sont constamment remplis d'eau, et je conseille mes deux filles mariées de faire de même, quoique je crains que cette coupure ne vienne à bout de toutes mes réserves, il n'y a pas que la cuisine dans la maison !», nous déclare une dame âgée habitant le quartier Coudiat. Etant donné que de longues coupures dans l'alimentation en eau potable n'ont pas été constatées ces derniers temps, la plupart des foyers ont fini par faire confiance et ont négligé cette habitude de réserver de l'eau pour les jours de disette.
«On espère que cela ne durera pas longtemps, mes enfants acceptent difficilement de se laver avec de l'eau des jerricans, alors que diront-ils si je cuisine avec ?», se lamente une mère de famille. Elle ajoute «ma petite bourse ne me permet pas d'acheter une grande quantité de bouteilles d'eau minérale, la quantité que j'ai achetée ne me suffirait pas pour faire une cuisine digne de ce nom, quant aux montagnes de vaisselle sale accumulée dans l'évier, c'est vraiment démoralisant à voir». Et une autre d'ajouter «cette pénurie coïncide avec la période des examens, les enfants scolarisés ont besoin de repas chauds et consistants, avec tout ce froid inhabituel, qui vient à la fin de mai».
C'est en de pareils moments que le citoyen réalise que le prix du litre d'eau minérale est des plus illogiques, «l'eau chez nous est plus chère que le carburant !», ironise un buraliste. «On pouvait bien se passer de cette brèche inutile dans notre petite bourse, juste avant l'arrivée du mois de ramadhan, je me contentais bien avec la facture de l'achat quotidien du pain et du lait», déplore un père de famille. En sus de sa cherté, faire parvenir toute cette eau aux étages supérieurs deux fois par jour, n'est pas une mince affaire pour les personnes âgées, les malades et pères de familles nombreuses. Les camions-citernes sont de retour dans les rues du centre-ville, donc, tout le monde accourt vers eux avec des bidons vides, les habitants, les commerçants et spécialement les restaurateurs.
«Je n'ai pas ouvert aujourd'hui, tout est sale à l'intérieur de mon fast-food, ce n'est pas du tout pratique de travailler sans l'eau courante du robinet», nous dit un restaurateur devant son commerce fermé. Un autre, par contre, a décidé de relever le défi et d'ouvrir quand même, avec tout ce que cela imposerait comme dépenses supplémentaires « je ne veux en aucun cas perdre mes clients fidèles, ce sont des gens qui travaillent dur le matin, ils trouvent chez moi une ambiance similaire à leur maisons, j'ai dû donc leur acheter de l'eau minérale pour être au rendez-vous de midi», nous informe fièrement un restaurateur dans le quartier Saint Jean. Si cela va durer et pour combien de temps ? La raison de cette restriction ?
On a contacté les services de la Seaco qui nous ont affirmé que «cette panne intervient suite aux travaux de réparation d'une conduite d'adduction de 1000 mm de diamètre. Les travaux de réparation nécessaire viennent d'être lancés en urgence par les équipes de la Seaco la journée du 25 mai et pour lesquels un arrêt d'eau a été programmé à partir de cette même date». Les citoyens privés d'eau devront, donc, patienter encore, car personne n'est en mesure d'évaluer avec exactitude la durée que prendront de tels travaux.


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