L'affaire du match CSC-NAHD, disputé le 10 avril au stade chahid Hamlaoui pour le compte de la 24e journée du championnat de Ligue 1, n'est pas pour autant terminée et continue à faire des vagues au sein de l'opinion sportive locale. Si cette dernière a admis sportivement la relégation technique de l'USMBA en Ligue 2, elle ne cesse cependant de se poser moult questions sur les aboutissements de l'affaire CSC-NAHD qui a pourtant provoqué un effet boomerang dans les milieux footballistiques. Comment ne pas l'être lorsqu'il s'agit d'une tentative de corruption visant un arrangement d'un résultat d'une rencontre au profit d'une équipe au détriment d'autres sociétaires de ligue 1. La commission fédérale d'arbitrage, présidée par Hammoum, a précisé que «ces contacts, qui n'ont pas été portés à la connaissance des instances du football par Rezgane comme stipulé par les dispositions du règlement des championnats de football et du règlement de l'arbitre, constituent une infraction avec faits aggravants et tombent sous le coup des sanctions prévues par l'article 77 du code disciplinaire de la FAF». La même sanction a été infligée à l'encontre de l'arbitre assistant, Bechirène Choukri, à qui la CD lui a reproché de ne pas avoir informé la hiérarchie. Concernant le cas du président de la section du NAHD, Saoudi Kamel, il a écopé de la même sanction pour refus de collaboration et de témoignage concernant la tentative d'arrangement du résultat du match opposant le CSC au NAHD. Le dossier de l'affaire reste encore ouvert. Ces sanctions font suite à des contacts téléphoniques entre l'arbitre assistant Rezgane et le président de section football du NAHD. Cela suppose que dans cette affaire, les deux parties sont impliquées. D'ailleurs, la décision de la CD a été prise sur la base d'«informations et preuves». En intervenant en marge de la cérémonie organisée par l'APN en l'honneur des quatre équipes qui ont animé les deux finales de la Coupe d'Algérie 2015, civile et militaire, le 1er mai au stade Mustapha-Tchaker de Blida, Hammoum, lui-même, a reconnu qu'«il n'y a pas de corrompus sans corrupteurs. Il faut aller au fond des choses, le problème est ailleurs que l'arbitrage, et malheureusement, il y a dans ce milieu plein d'intermédiaires qui sont appelés courtiers. Il y a beaucoup de gens qui gravitent autour de cet arbitrage». Si tel est le cas, l'opinion sportive locale s'interroge pour quelles raisons le président de la CFA n'a pas appliqué les articles 80 et 81 qui stipulent que «la corruption ou tentative de corruption avérée est sanctionnée comme suit : - interdiction à vie d'exercer toute fonction et/ou activité en relation avec le football pour le contrevenant; - suspension de l'équipe pour la saison en cours et rétrogradation du club en division inférieure; - deux cent mille dinars (200.000 DA) d'amende pour la personne fautive; - un million de dinars (1.000.000 DA) d'amende pour le club. La tentative d'influence sur le cours du championnat prévue par l'article 123 du règlement du championnat de football professionnel est sanctionnée par : - match perdu (sans attribution de points à l'équipe adverse); - défalcation de neuf (09) points pour l'équipe du club fautif; - deux (02) ans de suspension ferme de toute fonction officielle pour la personne concernée du club; - un million de dinars (1.000.000 DA) d'amende pour le club. En outre, la structure concernée peut engager des poursuites judiciaires à l'encontre de l'auteur de cette infraction. De ce fait, l'opinion locale s'interroge sur la passivité de la justice quant à cette affaire qui ne fait que refléter le pourrissement du football national au moment où l'Etat lui accorde une place privilégiée, à l'instar des autres disciplines sportives. Y a-t-il connivence quelque part ? Qui cherche-t-on à protéger ? N'est-il pas plus juste et logique que la CFA se procure le listing des appels entre le président de section du NAHD et les deux assistants pour avoir plus de preuves tangibles sur « l'initiateur » de cette tentative de corruption ? A l'évidence, de telles questions méritent d'être posées. Pourtant, Hammoum a affirmé « avoir eu assez d'informations et de preuves pour suspendre les deux arbitres en question. Concernant la suite judiciaire, c'est une affaire de justice. Nous avons déjà déposé une pré-plainte. Le temps de terminer l'enquête au niveau de la commission de discipline, c'est à la justice ensuite d'entamer sa procédure ». Ce traitement de la part de la CFA, faut-il le préciser, a, selon la direction de l'USMBA et ses supporters, introduit des critères «discriminatoires» et trouvent inconcevable que les sanctions ne ciblent que les personnes sans le club concerné par la tentative d'arrangement du résultat du match à son profit.