Le chantier de captage des eaux usées du centre-ville, qui se déversent dans la mer, essentiellement via les deux collecteurs de «Fort Lamoune» et de «Cueva del Agua», est en voie de réalisation pour le refoulement de plus de 40 000 mètres cubes par jour. Le chantier qui devra être achevé d'ici fin 2016 est mené toutefois sous hautes contraintes par quatre sociétés (trois espagnoles et une algérienne) en raison de la nature du terrain dans cette zone de la ville. Outre le risque de glissement de terrains et l'existence d'une nappe phréatique à quelques mètres seulement de la surface, les entreprises chargées de la concrétisation de ce projet ont été confrontées à l'existence de sites historiques protégés à Sidi El Houari et à la programmation par les services des travaux publics de nouveaux projets dans la zone orientale de l'établissement portuaire d'Oran. Les responsables de la société de l'eau et de l'assainissement d'Oran, qui a organisé hier matin une visite guidée pour les médias au chantier de réalisation des deux systèmes de refoulement pour les eaux usées de la partie basse de la ville d'Oran (partie ouest et partie est), ont insisté sur la spécificité de ce chantier, le premier au niveau national, pour éliminer définitivement tous les rejets des eaux usées de la ville. Pour aller dans le détail, le chantier est divisé en deux lots et concerne la réalisation de cinq stations de relevage et de 7 kilomètres linéaires de canalisations pour pomper les eaux usées vers la station de refoulement de Haï Dhaya (ex-Petit Lac) puis vers la station de traitement et d'épuration des eaux usées (STEP) d'El Kerma. Les cinq stations de relevage, qui vont capter les eaux usées qui se déversent actuellement en pleine mer, seront raccordées avec des canalisations d'une longueur de sept (7) kilomètres linéaires. Le collecteur de «Fort Lamoune», situé près du port d'Oran, déverse quotidiennement des milliers de mètres cubes d'eaux usées du centre-ville. La direction de l'Hydraulique avait initialement prévu la réalisation d'une STEP à «Cueva del Agua» pour prendre en charge le traitement des eaux usées des deux collecteurs. Cependant, ce projet a été définitivement abandonné par les autorités locales qui ont programmé dans cette zone la réalisation de la future route de la corniche Est qui devra relier l'établissement portuaire d'Oran, sur une distance de 26 km, à la bretelle de l'autoroute Est-Ouest, en passant par le rond-point de Canastel et la première rocade d'Oran ou 4ème périphérique. Le premier lot de ce chantier a été confié à deux sociétés (ISOLUX et Kharbouch) pour un montant de 1,1 milliards de dinars. Il est question d'éliminer le rejet des eaux usées qui se déversent dans la mer via le collecteur de Fort Lamoune. Un système de drainage sera réalisé pour pomper 16 000 mètres cubes d'eaux usées par jour grâce à deux stations de pompage à Ras El Aïn et Haï Es Sanaouber. Le deuxième lot qualifié comme le plus difficile a été accordé à deux sociétés espagnoles pour un montant de 2,1 milliards de dinars. Il s'agit de réaliser trois stations de pompage à la pêcherie, pont Zabana et Haï Es Seddikia (Gambetta) sur de grandes profondeurs sous terre allant jusqu'à 50 mètres. Les trois stations seront reliées avec un réseau de 4,6 kilomètres linéaires de canalisations souterraines. Les eaux usées qui se déversent actuellement à «Cueva del Agua» seront acheminées vers un ovoïde avant d'être refoulées vers la station de Haï Dhaya. Il est à noter que les responsables de la SEOR ont aussi annoncé, lors d'un point de presse, le lancement des schémas directeurs de collecte des eaux usées de plusieurs daïras de la wilaya.