Le gouverneur de la Banque d'Algérie Mohamed Laksaci a affirmé jeudi dernier que le crédit à la consommation entrera en vigueur avant la fin de l'année 2015, mettant ainsi un terme à toutes les rumeurs qui faisaient état de la décision du gouvernement de rendre effectif, dès ce mois de juin, ce crédit interrompu depuis l'année 2009. S'exprimant à l'occasion d'une rencontre organisée au siège de la Banque centrale à Alger avec les responsables des banques et établissements financiers, le gouverneur de la Banque d'Algérie a assuré encore une fois que le crédit à la consommation qui concerne, pour rappel, tout produit fabriqué en Algérie entrera en vigueur dès que la « centrale des risques » sera opérationnelle. Il soulignera à ce sujet que la mise en place de la Centrale des risques avant fin 2015 constituera un autre outil d'aide à la gestion des risques qui vise à renforcer la stabilité du secteur bancaire en Algérie. Mohamed Laksaci a, par ailleurs, présenté lors de la rencontre «les grands axes d'un nouveau schéma de financement de la croissance économique». Selon le gouverneur de la Banque d'Algérie, ce nouveau dispositif avait été rendu impératif dans la perspective d'atteindre un taux de croissance de 7% à l'horizon 2019 tel que fixé par le gouvernement. « Cette feuille de route, qui sera enrichie au fur et à mesure des nouvelles données et avec la collaboration des banques, tient compte des retombées du choc externe dû à la baisse drastique des cours du pétrole et doit tirer profit des ressources financières accumulées jusqu'ici », a fait savoir M Laksaci qui souligne en ce sens que malgré le dynamisme enregistré depuis 2013 en matière d'octroi de crédits, la structure du financement des investissements en Algérie montre un niveau très élevé de l'autofinancement. A cet effet le premier responsable de la banque centrale a mis en exergue l'impératif d'augmenter le volume des « crédits de qualité », destinés à financer l'investissement productif et à soutenir la compétitivité externe du pays. Dans son exposé, le gouverneur dira que durant les neuf dernières années 87% des investissements en Algérie ont été autofinancés, représentant essentiellement des investissements de l'Etat et du groupe Sonatrach. Les investissements hors hydrocarbures ont aussi été fortement autofinancés à hauteur de 59,7% durant la même période, alors que l'épargne des entreprises privées et des ménages, qui devait financer ces projets, s'est accrue sans que le secteur économique n'en profite, a ajouté M Laksaci qui « prône » des « efforts supplémentaires » de la part des banques pour encourager la collecte des ressources et affecter davantage cette épargne au financement des investissements notamment des PME qui nécessitent plus de fonds prêtables plus importants. « Il est attendu une contribution soutenue aux exportations» en mesure d'accélérer la croissance du pays, tirée jusqu'ici par le secteur des hydrocarbures », note Mohamed Laksaci qui explique que dans la perspective d'augmenter la mobilisation des ressources d'épargne, les banques sont appelées à faire un effort en matière de rémunération des dépôts en augmentant son taux pour le rendre plus attractif. Ceci étant, le gouverneur a toutefois adressé une sorte de mise en garde en affirmant devant les responsables des banques que « les objectifs d'augmentation des crédits et d'amélioration de la bancarisation doivent être menés dans le strict respect des règles prudentielles». Par ailleurs, Mohamed Laksaci dira que le nouveau modèle de « stress test », qui vise à tester la capacité de résilience des banques en cas de choc, entré en vigueur en 2014 et qui prend en compte notamment les risques de crédit, de liquidités et de taux d'intérêt est opérationnel depuis début 2015. «Les banques de la place seront soumises, à partir de juillet prochain, à des stress tests, a-t-il fait savoir en soulignant que le nouveau modèle prudentiel est particulièrement efficace dans un contexte de «choc externe de grande ampleur».