Le récent séjour à Bordeaux du bâtonnier d'Oran, à l'invitation de ce barreau français, a été fructueux en termes de projets de partenariat. Convié à la rentrée solennelle du barreau de Bordeaux, du 11 au 14 juin, Me Ouahrani Lahouari n'y est pas allé pour chauffer le banc de l'amphithéâtre de l'Ecole des avocats et du Quai des Chartrons, où devaient se dérouler cet évènement ponctué par un colloque international sur «l'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des Affaires (OHADA) et la banque». Loin de là. Le représentant et porte-étendard de la «robe noire» à Oran s'est montré opportuniste, à l'extrême même, pour faire profiter sa ville et sa profession d'un maximum de capital relationnel et de connexion avec les réseaux interprofessionnels et inter-institutionnels du monde de droit en premier lieu. Et c'est tout à l'honneur du barreau d'Oran que son «ambassadeur» soit courtisé par des chefs de cour et des bâtonniers et autres représentants d'organisations professionnelles de haut rang, à l'effet de jeter des ponts de partenariat et de jumelage avec son organisme. «Qu'il me soit permis de relever, en toute modestie mise à part, qu'Oran ne laisse personne indifférent et qu'elle reste toujours courtisée», note, avec une grande fierté, Me Ouahrani dans sa lettre de compte rendu adressée aux chefs de cour d'Oran de retour de sa mission de Bordeaux, dont la Cour d'appel est d'ailleurs jumelée depuis bien des années avec la juridiction d'Oran, tout comme le sont leurs barreaux d'avocats respectifs. Ainsi, ce sont au moins quatre barreaux d'avocats, dont trois de l'Hexagone (Nantes, Nanterre et Lyon) et un de la République helvétique (Genève) qui ont donné leur accord de principe au bâtonnier d'Oran pour sceller des partenariats officiels. Pour ce faire, le bâtonnier Me Ouahrani Lahouari a invité ses homologues respectifs de ces quatre barreaux en question à la prochaine rentrée solennelle du barreau d'Oran, en marge de laquelle des protocoles de jumelage seront paraphés. Pourquoi le choix de ces quatre barreaux pour ces projets de partenariat ? «La question s'impose, car il faut faire un choix, bien réfléchi, parmi des tas de sollicitations. Il n'est pas matière de garnir notre collection de protocoles et de traités d'amitié avec des institutions outre-mer, mais d'en sélectionner celles dont nous pouvons tirer profit, dans le cadre d'un partenariat win-win' où les deux parties trouvent leurs comptes», souligne le bâtonnier d'Oran. Il précise, en ce sens, que le barreau de Nantes a été choisi compte tenu du fait que cette ville abrite les archives algériennes et reste une autorité d'appel pour les recours en matière de visa, pension des anciens combattants, nationalité, etc. Quant à Nanterre, le choix est motivé par le fait que ce département (les Hauts-de-Seine) est le plus riche de France, du fait qu'il abrite le quartier de la Défense qui coiffe le siège des multinationales, les grosses campagnies de pétrole, les banques, les assurances, entre autres. Pour Lyon, 2e barreau de France avec 2.000 avocats, le choix est justifié en partie par le fait que ce barreau a reçu fin avril 2015 une délégation du ministère de la Justice algérien, qui était venue s'enquérir sur les modalités pratiques de la présence d'avocats lors de la procédure de la garde à vue du prévenu dans les locaux de la police judiciaire. Enfin, s'agissant de la ville suisse Genève, «l'évidence coule de source», pour reprendre le bâtonnier.