L'information sur la prochaine réouverture de la frontière algéro-libyenne, longue de près de 1.000 km, fermée depuis mai 2014, a été confirmée du côté libyen par le chef de sécurité de Ghât, le colonel Mourtada qui a évoqué une rencontre avec les Algériens «concernant les postes frontières de Tin El Koum», l'un des trois postes de contrôle de la frontière entre les deux pays ; les deux autres étant le poste de Debdeb et celui de Bordj de Tarat, tous situés dans la wilaya d'Illizi. Une réouverture qui ne sera autorisée que pour les ressortissants libyens véhiculés. Mais aucune date n'a été avancée, pour le moment, pour cette réouverture qui a été discutée, dernièrement, du côté algérien. Une commission gouvernementale, créée par le Premier ministre, mise en place, en juillet dernier, et composée «d'experts» issus des ministères de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la 4ème Région militaire, a planché sur ce dossier n'attendant que le feu vert de Bouteflika. Une ouverture partielle pour des raisons humanitaires alors que la situation est qualifiée de précaire, en Libye, oblige l'Algérie, notamment les autorités locales d'Illizi, à rouvrir, partiellement, la frontière commune aux réfugiés libyens, établis au sud-ouest du pays, notamment à Ghât, qui pourront, ainsi, recevoir des soins, exercer leur activité commerciale ou rendre visite à des proches. La ville de Ghat, rappelons-le, a été un bastion fort du régime de Kadhafi, pendant plus de quarante ans. Elle compte le plus grand nombre de fonctionnaires démis de leurs fonctions par la Haute Commission à l'intégrité en raison de leur compromission avec le régime. Pourtant l'Algérie, en optant pour cette solution, n'entend pas occulter le côté sécuritaire puisque cette commission a aussi recommandé d'interdire l'accès, en Algérie, aux milices armées et leurs chefs. Une liste de 20.000 Libyens soupçonnés d'activités terroristes a été établie par les forces de sécurité. Des sources d'informations avaient avancé, mercredi dernier, comme date d'une réouverture des frontières qui a été repoussée à une date ultérieure pour des raisons sécuritaires. Si les frontières entre l'Algérie et la Libye ont été fermées, en mai 2014, en novembre de la même année, une réunion sécuritaire avait eu lieu, au siège de la daïra de Djanet, regroupant le directeur de la Santé de la wilaya en plus des différents corps de sécurité, à l'issue de laquelle il a été décidé de mettre en place une cellule aux deux points de passage de Tin El Koum et Debdab pour examiner, au cas par cas, les ressortissants libyens voulant rentrer en Algérie. Outre les soins assurés aux patients et aux blessés, il a été décidé de renforcer les centres de santé, dans les régions frontalières, en termes de médecins, d'agents paramédicaux ainsi qu'en approvisionnement en médicaments. Une fois, les soins nécessaires prodigués, les patients en question seront conduits à la frontière pour rejoindre leur pays, tandis que les cas jugés critiques seraient transférés vers les hôpitaux locaux, voire ceux du nord du pays, s'il y a nécessité. D'autre part, le Croissant-Rouge algérien (CRA) a eu pour mission de préparer les quantités nécessaires d'aides humanitaires à envoyer aux habitants des villes de Ghât, Awbari et Ghedames et de coordonner, avec les associations, les dons collectés par la population locale. La fermeture de la frontière avait suscité de vives réactions des locaux ayant des liens de parenté des deux côtés.