Les réfugiés continuent d'affluer à la frontière algéro-libyenne. Sur place, l'armée algérienne, la Protection civile, le Croissant-Rouge… s'organisent pour que l'accueil se passe au mieux. Notre envoyé spécial raconte. De notre envoyé à Debdab (Illizi) Quinze Egyptiens en provenance de Libye, dont des membres de deux familles, ont foulé hier le sol algérien, accédant à la ville de Debdab. La veille, tard dans la nuit, dix-sept ressortissants de la même nationalité sont entrés également par ce poste frontalier alors que dix-sept autres ont été enregistrés à Tin Alkom, toujours dans la wilaya d'Illizi. Selon l'officier régional de la police, Hamid Beldjaâtit, 150 Egyptiens sont attendus à Tin Alkom, le poste le plus proche de la ville libyenne de Gharat. Si la journée d'hier a été des plus calmes – une impression amplifiée par le vent de sable qui n'a cessé de souffler sur Debdab – les autorités algériennes s'attendent à un rush dans les jours à venir. Une éventualité basée sur des informations faisant part d'une imminente évacuation de ressortissants étrangers bloqués au poste tuniso-libyen de Ras Djedour depuis une dizaine de jours, dans des conditions frôlant la catastrophe humanitaire. Tout dépendra en fait de la disponibilité en carburant, nécessaire pour le transport de milliers de personnes, qui manque sérieusement depuis la flambée de violences en Libye. Les autorités du pays voisin n'étant plus en mesure d'assurer le carburant ou encore une quelconque assistance à ces étrangers, ces derniers devront donc se débrouiller. Du côté de la frontière algérienne, les autorités assurent avoir investi tous les moyens humains et matériels pour faciliter l'entrée des étrangers. «Nous avons tout ce qu'il faut pour faire face au rush et accueillir des milliers de ressortissants», assure encore notre interlocuteur. Par ailleurs, les chargés d'affaires auprès des ambassades égyptienne, pakistanaise et saoudienne, en plus de l'ambassadeur vietnamien en Algérie, sont arrivés hier à Debdab en vue de coordonner l'aide avec les services algériens et permettre la régularisation des réfugiés entrés en Algérie sans documents de voyages.