Après une absence qui a duré quelques mois, les Subsahariens sont de retour à Oran. Des dizaines d'entre eux ont investi les rues et les carrefours de la ville, dans l'espoir de quémander de l'argent. Ce retour progressif suscite des interrogations chez les citoyens. Des jeunes souvent âgés entre 20 et 30 ans, des femmes accompagnées de leurs enfants en bas âge squattent depuis quelque temps différents carrefours qui mènent au centre d'Oran. Ce spectacle désolant est malheureusement observé à hauteur de l'école Cherfaoui, dans les alentours de l'INESM, Maraval, avenue Colonel Abderrezzak, à proximité de la gare ferroviaire, l'USTO, à proximité d'établissements scolaires, de mosquées, dans le quartier de Médina Jedida, et même près des stations de taxi, ainsi qu'au niveau des carrefours du boulevard du Millenium. De nombreux automobilistes sont souvent interpellés par des enfants, voire des adolescents qui leur demandent de l'argent. Les différentes opérations d'évacuation menées par les services de la direction des Affaires sociales ne semblent pas avoir abouti puisque le phénomène prend de l'ampleur. Les Oranais, habitués pendant ces derniers mois à ne plus voir de Subsahariens squattant les rues et les artères d'Oran, se disent surpris devant ce retour. Du côté de la direction des Affaires sociales, on saura que ceux qui s'adonnent à la mendicité sont des Nigériens. Leur nombre exact n'est pas connu et aucune directive n'a été prise dans ce sens quant à leur rapatriement. Les deux opérations de rapatriement initiées en mars et avril derniers ont ciblé près de 300 Nigériens. Cette décision fait suite à une demande officielle formulée par les autorités du Niger. Ces migrants, en majorité des femmes et des enfants, vivaient de mendicité. Ils sont entrés par la frontière algéro-nigérienne, en passant par Tamanrasset, puis Ghardaïa pour enfin atterrir à Oran et d'autres villes du nord du pays. Des villes qu'ils considèrent comme un lieu idéal pour survivre même s'ils recourent à la mendicité qui reste pour eux la seule alternative pour nourrir leurs enfants. Certains se sont même installés dans des habitations de fortune, faites de tôles et autres morceaux de bois dans le quartier d'El-Hassi. D'autres préfèrent quémander de l'argent dans les souks et les marchés de la ville. L'Algérie a reconduit, en à peine un mois, plus de 1.800 migrants clandestins nigériens dans leur pays, en grande majorité des enfants et des femmes. Au total, quelque 3.000 migrants sans emploi et qui vivaient malheureusement de mendicité ont été rapatriés d'Algérie.