Les travaux du chantier de la promotion immobilière de Medioni ont bel et bien repris « mais sans qu'il n'y ait la moindre mesure de sécurité à l'égard des habitations limitrophes» menacées d'effondrement après l'affaissement provoqué il y a une quinzaine de jours par les travaux d'excavation entrepris dans le site, affirment les habitants de la rue des Milles et Une Nuits à Medioni. Ces derniers qui sont en première ligne d'un potentiel danger ont exprimé hier au Quotidien d'Oran leur indignation face à ce qu'ils qualifient de « totale indifférence» des pouvoirs publics qui, ont-ils affirmé, «ont privilégié les intérêts étroits d'un seul et unique promoteur sur la sécurité et la sérénité de dizaines de familles». Ils ajoutent qu' «on a absolument rien contre ce promoteur qui a un projet à réaliser et on comprend parfaitement qu'il s'y attèle par tous les moyens qui lui sont donnés pour le finaliser à temps. En revanche, veiller au respect des normes techniques et à la sécurité des riverains, incombe en premier lieu aux pouvoirs publics qui en sont responsables sur le plan légal et moral ». Pour les quatre familles habitant la bâtisse menacée située à la rue des Mille et Une Nuits, détentrices toutes de pré-affectations en vue de leur relogement depuis 2014, « la balle et maintenant dans le camp des services de la wilaya qui sont au courant du danger que nous encourons mais qui ont autorisé la reprise des travaux sans prendre la moindre disposition pour mettre à l'abris les familles qui n'ont d'autre alternative que leurs prières », affirme El Hadj Houari, un ancien habitant du quartier. Et de souligner : « on nous a demandé à maintes reprises de faire preuve de sagesse, lors des différentes échanges qu'on a eus avec les services de la wilaya. Vu le cours des évènements, je dirais que ce n'est certainement pas nous qui manquons de sagesse. Notre peur n'est pas une vue d'esprit. Elle est réelle. Elle est humaine. Elle est instinctive. Moi personnellement, je n'ai pas fermé l'œil depuis 23 jours. Je n'ai pas peur pour moi. J'ai peur pour mes enfants et on ne peut pas m'accuser de paranoïa. Il suffit juste de regarder le chantier et les dégâts occasionnés à nos maisons qui, même avant le chantier, étaient considérées comme menaçant ruine. Si on veut autoriser la reprise des travaux, pourquoi nous laisser ici. Pourquoi ne pas nous reloger ne serait-ce que temporairement dans l'école en attendant que la réalisation du mur de soutènement soit achevée ? C'est ça qu'on ne comprend pas ! Si un malheur se produit, qui en sera responsable ? Le promoteur dont l'objectif légitime est de terminer coûte que coûte son projet ou les pouvoir publics qui doivent veiller au respect des normes et de la loi ? » conclut-il. Pour rappel, une équipe composée de cadres de la direction de l'urbanisme et du CTC s'est déplacée il y a une semaine au chantier de la promotion immobilière sise à la rue Laïd Ould Tayeb à Medioni où des travaux d'excavation avaient occasionné fin juillet dernier des fissures plus ou moins importantes aux habitations limitrophes ainsi que la rupture d'un câble électrique de moyenne tension qui a plongé tout le quartier dans le noir. Objectif de la visite, selon des techniciens du bureau d'étude chargés par le promoteur immobilier : sécuriser le site afin de prévenir tout risque d'effondrement ou de glissement de terrain qui pèse sur la vie des occupants des habitations de la rue des Milles et Une Nuits et l'impasse Benaouda El-Houari mais aussi sur l'école Ahmed Zahana. L'option retenue pour sécuriser le site, précisent les mêmes sources, la construction d'un mur de soutènement longeant les rues des Milles et Une Nuits, l'impasse Benaouda El-Houari et la rue Laïd Ould Tayeb.