2236 cas d'intoxication alimentaires ont été enregistrés depuis le début de cette année jusqu'au 19 août dernier dans 38 sur les 48 wilayas du pays. Le chiffre a été donné par le ministère du Commerce qui précise que Boumerdès est sur la plus haute marche du podium avec 255 cas suivie de Bejaia et Batna avec respectivement 244 et 152 dossiers médicaux. Ces statistiques nationales sont conformes avec la moyenne annuelle des cas d'intoxications qu'enregistre l'Algérie et qui oscille entre 4000 et 5000 cas. Pour rappel, l'intoxication alimentaire est due à la consommation d'aliments infectés de bactéries nocives pour l'organisme, comme la salmonelle, le campylobacter et la listeria, lorsqu'elles sont présentes en trop grande quantité. Elles sont dues au non-respect des règles d'hygiène et de la chaîne du froid, notamment pour les produits périssables tels l'œuf utilisé dans la confection des gâteaux et des pâtisseries. Outre le lait et ses dérivés, les conserves et les boissons sont aussi mis à l'index. Malika Bouzenad, cadre supérieur au ministère du Commerce a expliqué que l'absence des règles d'hygiène conjuguée aux opérations de lutte contre la fraude ont été à l'origine de la fermeture de plus de 1000 commerces pendant le premier semestre de 2015. 390.370 interventions ont été effectuées par les services de contrôle concernés, selon la responsable du département de Belaïb qui a évité d'évoquer les cas de botulisme qui ont défrayé la chronique du dernier ramadhan et faisant trois morts, le dernier, un enfant de 11 ans, étant enregistré le 19 juillet dernier. Ce troisième décès, parmi les neuf personnes, six originaires de Kaïs dans la wilaya de Khenchela et trois autres de Batna, hospitalisées, depuis le 23 juin, a été enregistré au CHU Benflis-Touhami de Batna. Cette nouvelle victime avait consommé du cachir, d'après ses proches, en compagnie d'un autre camarade du même âge décédé le 2 juillet, un jour avant la mort d'une première victime âgée de 66 ans, intoxiqué après avoir lui aussi consommé du cachir. Deux des personnes décédées ont été déclarées officiellement victimes de botulisme. Abdelmalek Boudiaf, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière avait indiqué que la cause du décès est la consommation d'un produit avarié qui est le cachir. Ce dossier reste au centre d'une polémique sur l'origine de la contamination malgré les déclarations officielles. Si le manque de scrupules criminel de certains commerçants est pointé du doigt, les services d'hygiène sont également soupçonnés d'avoir une part de responsabilité dans ces cas d'intoxications. La presse rapportait les déclarations de Hadj Tahar Boulanouar, porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), qui affirmait que «tous les produits alimentaires sont exposés aux germes. Les restaurants, les pizzerias, les campus universitaires, les foyers et les salles des fêtes présentent des risques d'intoxication alimentaire. Les services d'hygiène sont mis à l'index à cause du manque de suivi et de la complaisance des PV rédigés selon les humeurs. Cela cause 5.000 cas d'intoxication alimentaire chaque année en Algérie».