Pour la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, l'année scolaire 2015-2016 sera une année charnière dans la mise en place d'un modèle citoyen dans l'enseignement. C'est un peu pour cette raison qu'elle a déclaré hier dimanche en marge d'un regroupement des directeurs de wilayas de l'éducation, préparatoire à la rentrée, que l'enjeu pour cette année scolaire réside dans la consécration des principes de 'citoyenneté, de qualité de l'enseignement, de l'équité et l'égalité des chances pour tous les élèves''. Passablement attaquée de front et sur les flancs sur sa conception d'introduction de la langue maternelle pour les élèves en 1ère année primaire, Benghebrit veut innover tout en ayant à ses côtés les syndicats du secteur. Avec comme thème pour cette rentrée «la solidarité dans toutes ses dimensions», Benghebrit est revenue sur certains de ses objectifs prioritaires pour réformer l'école algérienne. Elle a ainsi confirmé que l'enseignement préscolaire sera généralisé dans toutes les wilayas où, dans certaines, l'enseignement préparatoire est à 100% contre 25% dans d'autres. Pour généraliser ce processus, elle a donc invité les directeurs de wilayas à faire plus d'efforts pour mettre en place les classes préscolaires en 2017. Pour l'enseignement du tamazight, elle a indiqué que le ministère veille à l'élargir, car il est déjà enseigné dans 20 wilayas contre 11 auparavant. Revenant sur la place importante que doit prendre dorénavant l'enseignement primaire, la ministre a indiqué avoir donné des instructions aux responsables de wilayas pour donner la priorité à ce palier, 'étape essentielle dans l'enseignement de l'enfant'', et lui consacrer davantage d'efforts afin d'assurer les meilleures conditions d'enseignement aux élèves, a-t-elle préconisé. La formation du corps enseignant n'est pas en reste, tout autant que le principe de citoyenneté à inculquer aux jeunes potaches. Ainsi, «l'identité algérienne», selon elle, sera présente dans les ouvrages scolaires à travers des extraits d'écrivains et auteurs algériens, outre des sorties culturelles aux sites historiques sur la base d'accords conclus avec le ministère de la Culture. Il s'agit, dès lors, a-t-elle estimé, «d'un pacte éducatif» pour préserver l'école et l'intérêt de l'élève, avec en premier lieu un volume horaire scolaire minimum de 32 semaines d'activités effectives, la promotion des mathématiques et des langues étrangères, en plus du soutien à la création d'associations de parents d'élèves dans l'ensemble des établissements scolaires du pays. MAIN TENDUE AUX SYNDICATS Cette approche est également une «main tendue» aux syndicats pour assainir le secteur et discuter pour trouver des solutions à toutes les questions encore en suspens concernant les revendications socioprofessionnelles des travailleurs du secteur. Elle a sur ce dossier rappelé la tenue de rencontres bilatérales avec tous les syndicats du secteur à partir du 15 octobre prochain, et ce dans le cadre de la poursuite des réunions initiées par la tutelle avec les partenaires sociaux. La ministre de l'Education nationale a rappelé que «le dialogue avec les partenaires sociaux se poursuivra par la tenue de rencontres bilatérales avec tous les syndicats et les associations des parents d'élèves à partir du 15 octobre» en vue d'étudier leurs revendications et garantir une rentrée scolaire sereine. Avant de s'engager à «satisfaire les principales revendications» contenues dans les procès-verbaux des réunions précédentes, signés en mars dernier avec les syndicats du secteur, comme la révision du statut particulier de 700.000 fonctionnaires, dont les enseignants, elle s'est 'félicitée du grand sens de responsabilité» dont ont fait preuve les syndicats et l'intersyndicale, (CLA, Snapest, Satef, Unpef, Snapap, Snapep, SNTE) lors de la dernière réunion avec les responsables du ministère autour de leurs revendications socioprofessionnelles. Le «satisfecit» de Benghebrit fait suite en réalité à l'engagement, la semaine dernière, des dix syndicats du secteur à garantir «une rentrée scolaire sereine». Concession de la ministre: organisation d'un examen à la rentrée scolaire pour la promotion de 45.000 enseignants dans les trois paliers, en plus du transfert systématique à d'autres postes pour les enseignants qui ne sont pas positionnés dans la grille actuelle. Dans ces conditions, tout est mis en œuvre pour que l'année scolaire 2015-2016 soit plus «calme» que les précédentes.