Les provocations auxquelles s'adonnent la police et la soldatesque israéliennes contre les Palestiniens sur l'esplanade des Mosquées à Jérusalem et leur profanation de la mosquée qui s'y trouve ont un but : celui de pousser la population musulmane palestinienne sur le terrain d'une confrontation aux motivations religieuses dont le courant islamiste ne manquera pas évidemment d'en prendre la direction. Donner une teinte religieuse au conflit palestino-israélien permettrait à l'Etat sioniste de redéployer sa propagande qui a échoué à contrer le mouvement de solidarité international qui reconnaît à la cause palestinienne un fondement politique et en appelle à la communauté internationale pour qu'elle base sa position sur le conflit palestino-israélien sur cette seule base. Cyniquement Israël espère en l'occurrence que ses provocations pousseront à bout les Palestiniens et les jetteront dans les bras d'activistes islamistes. Ce qui dans le climat d'islamophobie qui règne en Occident confortera les défenseurs de l'Etat sioniste qui entretiennent la vision que son combat contre les Palestiniens et la perspective de la création de leur Etat à ses côtés est indissociable de celui dans lequel l'Occident est engagé qui l'oppose aux organisations terroristes que sont l'Etat islamique, El Qaïda et autre Boko Haram. Pour peu que la population palestinienne désespérée par l'impasse où en est son problème national se tourne en guise de riposte aux provocations et profanations qui se commettent sur l'esplanade des Mosquées et dans la mosquée d'Al-Aqsa vers les prêcheurs de « la guerre sainte », la propagande israélienne se déchaînera alors contre le mouvement de résistance qu'elle oppose aux actes de la police et de la soldatesque sionistes en mettant en avant son caractère religieux. Ce qui ne sera pas sans effet sur une opinion occidentale qu'on veut détourner de la défense de la cause palestinienne, tant il est vrai qu'elle devient de plus en plus perméable à la thèse que le monde est dans une guerre de civilisation et de religieux où l'axe du mal est celui qui a pour religion l'islam et ses préceptes. Une telle évolution dans le conflit palestino-israélien à laquelle poussent les responsables israéliens qui ont ordonné les provocations et profanations qui ont lieu à Jérusalem leur donnera arguments à prétendre qu'il est impossible pour l'Etat sioniste de négocier la paix avec des Palestiniens qu'ils présenteront acquis au courant islamiste contre lequel le monde entier lutte. Ils en espèrent conséquemment la perte d'audience au plan international de l'Autorité palestinienne et de son président Mahmoud Abbas qu'ils diront débordés et dépassés par les activistes islamistes qui appellent à une intifada centrée sur l'aspect religieux du conflit palestino-israélien. A cette autorité et à son président il revient de contrer ce plan machiavélique en dévoilant ses desseins et en faisant valoir qu'une radicalisation palestinienne qui se produirait est conséquence de l'ignoble réalité de l'occupation israélienne dont la communauté internationale n'exige pas avec force et arguments contraignants la cessation. La tribune onusienne du haut de laquelle Mahmoud Abbas s'adressera prochainement à cette communauté internationale lui offre l'une de ces occasions pour lui assener cette vérité.