Le transport ferroviaire ne semble pas avoir pâti de retraits de projets ou des restrictions budgétaires à la suite du drastique rétrécissement des recettes d'hydrocarbures. C'est même un secteur qui semble être en pleine santé, selon le directeur général de l'Agence Nationale d'Etudes et de Suivi de la Réalisation des Investissements ferroviaires (ANESRIF), Azzedine Dridi, qui a détaillé hier dimanche à la radio nationale l'ensemble des projets en cours, dont le gigantesque projet de la rocade des Hauts Plateaux. Ce projet qui s'étale sur 750 km de voie ferrée va relier, selon le DG de l'Anesrif, les villes de M'sila, Sidi Bel Abbes, Tissemsilt, Boughezoul, Tiaret, Saïda. «C'est un grand projet, un rêve qui se réalise», a estimé le DG de l'Anesrif. En principe, le projet sera en partie livré vers juin 2016, a-t-il expliqué, indiquant que le coût de ce projet est d'environ quatre milliards de dollars. «Il va interconnecter toutes les villes principales des Hauts Plateaux avec des connexions avec les autres villes, comme Relizane, Bordj Bu Arreridj, La Chiffa», a-t-il indiqué, ajoutant que ce seront «des connexions du nord vers le sud». En fait, le secteur a un programme de réalisation de 12 500 km de voies ferrées, alors que 6 000 km seront réalisés entre 2015 à 2016. Le programme national de chemin de fer est étalé sur tout le territoire national, a précisé par ailleurs le directeur général de l'Anesrif, selon lequel le coût global de ce programme, lancé en 2000 par les pouvoirs publics, est de 30 milliards de dollars. Expliquant que ce programme n'est pas concerné par les restrictions budgétaires induites par la baisse des recettes de pétrole, M. Dridi a souligné qu'un autre grand projet, celui de la rocade nord, qui relie pratiquement les frontières avec la Tunisie à celles avec le Maroc, est en «cours de réalisation». »Il y a un projet pour relier toutes les ville du pays», a-t-il dit, annonçant en même temps que des études ont été lancées pour la faisabilité d'une ligne ferroviaire dans le grand Sud, entre In Salah et Tamanrasset. « Un appel d'offres a été lancé pour le projet de train In Salah-Tamanarasset, et une étude est en cours pour celui qui va relier Laghouat à Ghardaïa-Ouargla-Hassi Messaoud», a t-il détaillé, rappelant également que «des études de faisabilité sont en cours pour la boucle Ouest, Béchar-El Menaa-Ghardaïa et In Salah». En outre, il y a également le projet, qui est en réalisation, entre Touggourt et Hassi Messaoud, ainsi que celui de Djelfa-Laghouat, alors que les études du projet de train Laghouat-Ghardaïa «sont terminées». Pour le DG de l'Anesrif, «le rail permettra aux investisseurs un meilleur rapport qualité-coût». Il citera par ailleurs d'autres projets en cours de réalisation pour le transport de marchandises notamment, dont celui de Bellara vers le port de Djendjen, ou la ligne minière Annaba-Bouchegouf et Annaba-Drean, dont les caténaires sont en cours de rétablissement. «Depuis 2000, une priorité a été donnée au rail avec une enveloppe importante de 30 milliards de dollars, et 97% de ce programme a été engagée sur le terrain», explique M. Dridi, selon lequel il y a également «la modernisation d'anciennes lignes et d'autres nouvelles. Environ 45% de cette enveloppe ont été consommés». Quant à la ligne ferroviaire Alger-Tizi-Ouzou, qui accuse un retard de deux années environ, il a indiqué que ce projet sera en principe réceptionné en juin 2016, expliquant le retard dans la réalisation du projet par les problèmes d'expropriation des riverains. Quant au TGV, il a assuré que les lignes actuelles sont équipées pour une vitesse de 230 KM/heure, et ce sont des lignes mixtes voyageurs-transport. Pour autant, M. Dridi a assuré que «des études sont en cours pour la ligne à grande vitesse (LGV)». Dans la foulée, il annoncera la prochaine livraison de la ligne à grande vitesse Oran-Tlemcen. Pour la capitale, il a confirmé que la ligne nouvelle, celle du Sahel, entre Birtouta et Zeralda, sera livrée en 2016, ainsi que la desserte de l'aéroport, alors que le grand quartier sub-urbain d'El Harrach va accueillir la future gare centrale d'Alger, à Kourifa.