Des membres de l'association de quartier et de l'association de la mosquée de la cité Hadjret Benarous, mitoyenne au pont Bouberbara à El-Menia, nous ont contactés, hier, pour nous décrire leur situation face au chantier de l'assainissement engagé dans leur cité par l'Office national de l'assainissement (ONA). « Le chantier traîne à n'en plus finir depuis plusieurs mois et comme il est situé en plein centre de la cité, il cause énormément de gêne, surtout pour ceux des résidents dont le creusement des fosses se déroule pratiquement devant leurs portes. « Et lorsque nous venons à demander aux ouvriers de l'ONA de faire vite, ils nous répondent qu'ils travaillent comme cela leur plaît », a déclaré S. Abdelghani, membre du comité de la mosquée. Et d'ajouter que, dernièrement, ils se sont accrochés avec les habitants et ces derniers ont voulu leur enlever les instruments de travail et les chasser complètement de la cité parce qu'ils en ont assez de ce chantier qui leur cause tant de désagrément et qui plus est, perdure et ne semble plus en finir. « Dernièrement, a complété un membre du comité de quartier, ils ont passé toute une semaine à travailler pour creuser cinq mètres seulement. Cela devient insupportable et les habitants sont à bout de nerfs. On n'arrive pas à les retenir et ils menacent de revenir à la charge pour fermer le chantier et chasser les ouvriers ». S'étant plaints à plusieurs reprises aux services des travaux de l'APC, ils se voient répondre que le problème allait être pris en charge. « Mais ils ne le font jamais », répondit S. Abdelghani en nous assurant que cela finira mal car la population de la cité est à bout de nerfs. Contacté hier, M. Ikhlef Azzedine, directeur de zone au niveau de l'entreprise de l'assainissement ONA, a répondu tout de suite qu'il est au courant des problèmes des résidents de la cité Hadjret Benarous, « puisque je les reçois presque quotidiennement à mon bureau », a-t-il précisé. Et de se mettre à expliquer les conditions de travail dans lesquels évoluent ses équipes, conditions rendues difficiles par le manque d'appui flagrant des services concernés de l'APC. « C'est un projet qui est très difficile parce qu'il se déroule dans un endroit extrêmement difficile aussi, une cité bâtie anarchiquement, sans aucun plan précis, avec des maisons presque enchevêtrées les unes dans les autres, a-t-il décrit. Il faut dire aussi, a poursuivi M. Ikhlef, que nous sommes livrés à nous-mêmes à cause du manque d'aide de l'APC. Ajoutez à cela que le travail fait par le bureau d'étude n'est pas tellement fiable. Et croyez-moi, nous faisons tout notre possible pour faire passer des conduites de 800/72 entre des maisons enchevêtrées. Toutefois, on peut dire que la pression d'il y a quelques mois est retombée. Même les réclamations des habitants ont considérablement diminuées, au moment où le projet a atteint maintenant un taux de réalisation de 80 %. Nous sommes entrés maintenant dans la phase des « travaux supplémentaires » qui se sont révélés en cours de chemin, non sans avoir des difficultés là aussi, mais cette fois avec des institutions comme la Sonelgaz, par exemple. Nous avons saisi cette société, lui demandant de déplacer quelques poteaux électriques situés sur l'itinéraire, mais elle ne l'a pas fait et le chantier est encore retardé. Nous sommes aussi en train de collecter les eaux usées dont le dégagement se fait à ciel ouvert et nous avançons tant qu'on peut !». Et le responsable de l'ONA de conclure en lançant un appel aux services de l'APC pour qu'ils puissent apporter leur assistance à l'ONA pour terminer ce chantier dans les meilleurs délais.