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Coopération : entre l'Algérie et la région Rhone-Alpes (France) - Des relations décisives
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 31 - 10 - 2015

Les relations économiques de l'Algérie avec la France sont sur le point d'être décisives, d'autant qu'elles impliquent, cette fois-ci, encore, la Région Rhône-Alpes avec ses potentialités dont les chefs d'entreprises sont en visite, depuis quelques jours, à Alger et à Oran.
L'histoire retient que les grands négociants de cette région, connue pour ses tendances politiques libérales, se sont illustrés, pendant l'occupation coloniale, par leurs positions contre l'assimilation et en faveur des droits des Algériens, le respect de leurs traditions et la liberté de leur culte. C'est dans le milieu de la bourgeoisie lyonnaise, tout à fait, au début du siècle passé, qu'a pu émerger le premier économiste algérien Bénali Fekar, sorti de la faculté de Droit de Lyon, en 1908. Membre de la Société politique et sociale de Lyon, ce fils de ‘faqîh' de la tradition, de la vieille tradition de la médersa de la Tachfiniya, était devenu l'intellectuel arabe et musulman, le plus titré de son temps, en tant que Docteur es Sciences politiques, économiques et juridiques, lauréat de la faculté de Droit de Lyon, en 1908. Il est, aussi, l'auteur d'ouvrages sur l'Usure (Rhiba) ou la Commande (al-qîrad), de la fonction de la richesse en droit musulman… travaux considérés comme « d'une grande importance, du point de vue de leurs recherches » par le fondateur de l'islamologie moderne, le Hongrois, ayant vécu à Leipzig (Allemagne), Ignace Goldziher (1850-1930) enfin, le spécialiste de l'Islam Maxime Rodinson (1915-2004). La pensée politique et économique de cet intellectuel algérien sera, particulièrement, empreinte par le courant libéral représenté par la bourgeoisie de la capitale Rhone-Alpes. Son militantisme tient à deux rencontres décisives, à Lyon, à savoir : l'homme Edouard Aynard du côté français et le nationaliste égyptien Mustapha Kamil qui avait fait, également, ses études dans cette ville et qui, tous les deux incarnaient les idées des grandes écoles.
Bénali Fekar, est pionnier de l'Enseignement de la langue arabe à Lyon où, pendant dix-neuf années, il a occupé la chaire auprès de la Chambre de Commerce. Cette dernière était placée, à cette époque, sous la direction de Edouard Aynard (1837-1913), son président d'honneur, un banquier et homme politique, aux idées politiques nettement, acquises en faveur des droits de l'Homme et tout l'héritage de la Révolution française, ancien député du Rhône, de 1889-1913, un proche du journaliste et économiste Léon Say (1826-1896) et du juriste et historien français, Georges Picot (1838-1909). Envers cet homme politique, mais aussi grand mécène, Bénali Fekar sera d'une grande reconnaissance puisqu'il lui dédiera sa thèse sur l'Usure en droit musulman. Sur la question de la colonisation, en Algérie, Edouard Aynard était, fortement, opposé à une politique d'assimilation, défendant la liberté religieuse et le respect des valeurs traditionnelles des habitants du pays.
La nomination de Bénali Fekar à l'Enseignement de l'arabe, à Lyon, fut appuyée par le directeur de la Médersa d'Alger, le Lyonnais Gaëtan Delphin qui l'avait remarqué, au cours de ses études, en Algérie. Le journal parisien, ‘Le Figaro', de 1902, informait ses lecteurs « de la création d'une chaire d'arabe où a été appelé un jeune algérien de Tlemcen, très instruit.»
C'est à l'ombre de négociants lyonnais, que Bénali Fekar fit évoluer ses idées politiques, économiques et même religieuses, à mi-chemin entre l'Islam rationnel et l'Occident laïque. Dans la ville alpine, il était aussi très proche de Auguste Issac (1849-1937), homme d'affaires et homme politique qui succéda à Edouard Aynard, à la présidence de la Chambre de Commerce. Ils étaient, tous deux, favorables à une politique d'association, loin du radicalisme «assimilationniste», instrument de domination coloniale, prôné par les ‘indigénophiles' dont le journaliste et interprète Ismaël Urbain (1812-1884), converti à l'Islam, en Egypte. Ce slogan, parmi les plus efficaces de ce temps, auquel ils se référaient en s'affirmant le contre pouvoir des colons régisseurs de domaines et qui cherchaient à faire des «indigènes», leurs serfs locaux.
Dans cette ville réputée, à l'époque, pour ses soieries, existait un « esprit impérial, spécifiquement, lyonnais », notait Colette Lequin dans son étude « Entre colonisation libérale et contrôle colonial : les débuts de l'Enseignement de l'Arabe, à Lyon (1910-1947) » (Texte paru dans l'Orient des Lyonnais, Lyon, Maison de l'Orient et de la Méditerranée, 2010, pages 173-195).
Dans son étude, elle note également: «On comprend, donc, qu'il (Edouard Aynard) ne s'offusque pas des revendications politiques qu'exprime, bientôt, sans fard, le professeur d'arabe qu'il emploie». On peut y lire, plus loin encore : »Les employeurs de Bénali Fekar ne voient, donc, aucun inconvénient à ce qu'il participe au courant «Jeune Algérien» et plus, précisément, à son courant réformiste musulman».
D'un parcours déjà envié Bénali Fékar, lyonnais d'adoption, avant-gardiste de formation de l'élite, a contribué énormément à faire partager ses idées évolutionnistes, en tant que musulman originaire d'un pays sous domination coloniale. La ville alpine de Lyon (France) sera le lieu de gestation de son ambition, gagnée au plan politique, par l'esprit de sa bourgeoisie libérale, de la troisième République, plutôt favorable à l'association qu'à l'assimilation, d'où cette modernité du registre de l'émancipation, revendiquée par Bénali Fékar, cet intellectuel, aux premières loges du combat des Jeunes de l'élite, pour le renouveau arabe et musulman. C'est son parcours, à Lyon, en tant que journaliste au ‘Temps' (actuel ‘Le Monde'), La revue du monde musulman, la Dépêche de Lyon, sa collaboration à l'organe franco-indigène de l'Afrique du Nord, avec Ismaël Hamet, et les convertis à l'Islam Etienne Hadj Nasreddine Dinet et Christian Cherfils qui encouragera l'idée de la création, en 1904, à Oran du premier journal ‘Jeune Algérien' du nom d'El Misbah (avec une direction exclusivement, algérienne) en collaboration avec son frère Larbi instituteur et élu municipal, de la ville de Sidi Houari.
Ce journal se voulait favoriser une instruction arabe et française, développant une opinion publique et affirmant sa foi en l'avenir d'un Islam libéral.


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