La Russie négocie avec l'Algérie et l'Egypte la livraison de systèmes de défense embarqués « Président-S », destinés à protéger les avions et les hélicoptères, militaires et civils, contre des attaques aux missiles sol-air, a annoncé hier, à RIA Novosti, le premier vice-directeur du Groupe de technologies radio-électroniques KRET, Igor Nassenkov, en marge du Salon aérospatial Dubaï Airshow - 2015. Le dispositif détecte automatiquement le lancement d'un missile et active l'utilisation d'interférences passives et actives dans les gammes infrarouges et radios, brouillant ainsi les systèmes d'autoguidage du missile et le redirigeant vers de fausses cibles. Le système « Président-S » a été réalisé sous la forme de blocs qui peuvent être placés tant à l'intérieur que sur les accroches externes du fuselage des aéronefs civils et militaires. Igor Nassenkov explique que la conception de ce système est rendue nécessaire par la prolifération des systèmes sol-air à très courte portée (SATCP), dotés de têtes de guidage optiques, responsables de la destruction de 80 à 90% d'avions et d'hélicoptères, lors de ces dernières décennies dans les guerres locales et les conflits armés. «La discrétion, l'autonomie et la simplicité relative d'utilisation, la commodité de transport, le prix relativement bas par rapport à un complexe de missiles antiaériens avec systèmes de guidage radar ont permis la prolifération des SATCP dans le monde entier, y compris dans les pays du Proche-Orient et d'Afrique. C'est pour cela qu'il existe aujourd'hui dans le monde un risque élevé d'attaques de missile pour les aéronefs civils. Le « Président-S » est capable de protéger efficacement n'importe quel appareil volant contre ce type d'attaque», a-t-il également précisé. Ce système de défense est actuellement installé sur les hélicoptères de combat Kamov Ka-50, le Mi-28 et Mi-26. Le prototype du complexe a été présenté pour la première fois en juin 2010 au Salon Eurosatory-2010 à Paris. La production industrielle a été lancée, quant à elle, en juin 2015. A travers ces négociations, l'Algérie ne fait que renforcer le statut de la Russie comme son premier fournisseur d'armement. Elle est aussi le troisième client mondial de l'industrie de défense russe. L'Algérie posséderait plus d'une trentaine de bombardiers SU-24 et près de 60 unités de SU-30. Les hélicoptères Mi-17 sont également en service en Algérie, ainsi que les Mi-24 alors que l'ANP devait signer un contrat d'achat d'hélicoptères d'attaque Kamov KA-52 Alligator, avaient rapporté des médias russes spécialisés en défense. Cet hélicoptère militaire polyvalent est une version biplace de l'hélicoptère de frappe Ka-50 Requin noir. L'Algérie a commandé plus de 300 chars T-90 et devrait en fabriquer 200 autres, sous-licence, selon un contrat signé en 2015, pour un milliard de dollars, rapporte le quotidien russe Vedomosti. L'Algérie serait également intéressée par la dernière version des BMP, baptisé Terminator. L'Armée a aussi bénéficié de la dernière génération des systèmes de missiles anti-aériens S-300 PMU-2, entre autres systèmes anti-aériens performants.