Hocine Aït Ahmed a été inhumé, hier, dans son village natal Ath Ahmed dans la commune d'Aït Yahia (60 km au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou), en présence de milliers de personnes venues des quatre coins du pays et de l'étranger. Et c'est près de la tombe de sa mère, mitoyenne au mausolée du Cheikh Mohand Oulhocine, que le défunt a été enterré en présence d'une foule nombreuse qui n'a pas du tout facilité la tâche aux éléments de la protection civile pour sa mise en terre. Le village Ath Ahmed aura vécu une journée mémorable dans son histoire par les obsèques de l'un des chefs historique de la Révolution algérienne. Dès la nuit du jeudi déjà des centaines de personnes étaient venues passer la nuit de peur de ne pouvoir atteindre ce village devenu lieu de pèlerinage. Alors que l'entrée du village Tissirth N'cheikh était pleine à craquer avant même l'arrivée de la dépouille de Hocine Aït Ahmed aux environs de 11 heures du matin. La forte affluence des visiteurs a contraint les organisateurs à écourter le programme de la cérémonie de recueillement eu égard à l'anarchie qui régnait sur place. Le transfert de la dépouille de l'ambulance de la protection civile vers le chapiteau n'a pas été facile pour les éléments de la protection civile qui peinaient à se frayer un chemin. Les incessants appels au calme des présents lancés par le neveu de Hocine Aït Ahmed, membre du comité d'organisation, et des responsables du Front des forces socialistes (FFS) ont été vains puisque le chapiteau est resté envahi par la foule jusqu'au moment où la dépouille est transportée à nouveau vers l'ambulance pour l'acheminer vers le lieu de l'enterrement situé à plus d'un kilomètre de Tissirth N'cheikh. Ces débordements, faits d'une forte affluence, n'ont pas été sans conséquence sur les officiels venus assister à la cérémonie. En effet, la délégation officielle, composée du président de l'Assemblée populaire nationale, Larbi Ould-Khelifa, du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, du secrétaire général de l'Organisation des moudjahidine, Saïd Abadou, des hauts responsables de l'Etat, des membres du gouvernement, des personnalités nationales et étrangères, a précipitamment quitté les lieux sous les slogans hostiles au pouvoir lancés par plusieurs personnes. La progression de l'ambulance de Tissirth N'cheikh vers la dernière demeure du défunt a été retardée par la foule restée collée à ce véhicule qui transportait le cercueil de Hocine Aït Ahmed puisque cette distance a été parcourue pendant plus d'une demi-heure. Et une fois arrivée devant le mausolée de Cheikh Mohand Oulhocine, la dépouille n'a été transférée de l'ambulance que plus de 20 minutes après car les éléments de la protection civile avaient du mal à se frayer le chemin vers la tombe. Et ce n'est qu'aux environs de 14h30 que les obsèques ont pris fin avec la lecture de la Fatiha par l'imam du village Ath Ahmed. Il est à noter que le convoi funèbre avait fait un passage marqué au niveau de la ville de Tizi Ouzou vers 10 heures du matin. Le rassemblement d'un peu plus d'un millier de personnes a été improvisé au niveau de l'ancienne mairie de Tizi Ouzou, lieu symbolique où fut proclamée la naissance du FFS le 29 septembre 1963. Le passage du cortège composé de plus d'une centaine de véhicules a été accueilli par des youyous et des cris «Da L'Hocine yella yella»(Da L'Hocine existe toujours).