Le wali de Boumerdès, Mme Yamina Zerhouni, a suspendu avant-hier le maire de la commune de Boumerdès d'obédience FFS, Sid Ali Aït Si Larbi. Les raisons qui ont motivé le premier responsable de la wilaya à prendre cette décision sont : «négligences dans le travail au niveau de l'Assemblée», laisse-t-on entendre. le P/APC, dont la gestion est décriée par 14 élus sur les 19 que compte l'APC depuis plus d'une année, est poursuivi pour une affaire liée au vol par des inconnus en août dernier d'un matériel qui était mis sous séquestre par la justice au niveau du parc communal. L'affaire impliquant 11 fonctionnaires de l'administration dont 4 chefs de service. Les prévenus sont poursuivis pour «non-dénonciation et dissimulation de crime et destruction de pièces à conviction». Mais cette décision du wali (la première depuis son installation) agissant en application de l'article 43 du nouveau code communal, qui stipule que l'élu qui fait l'objet de poursuites judiciaires pour crime ou délit en rapport avec les deniers publics ou pour atteinte à l'honneur ou ayant fait l'objet de mesures judiciaires ne lui permettant pas de poursuivre valablement l'exercice de son mandat électif, est suspendu par arrêté du wali, jusqu'à intervention de la décision définitive de la juridiction compétente, ce qui a entraîné une levée de boucliers de toute la composante du Front des forces socialiste. «Nous sommes ici pour dénoncer l'arbitraire et la décision du wali suspendant le maire FFS, Sid Ali Aït Si Larbi», a déclaré le responsable fédéral FFS de Boumerdès, du fait qu'au moment des faits, M. Aït Larbi était en congé annuel, ajoute ce dernier. Par ailleurs et malgré l'opposition affichée des responsables du FFS, le chef de la daïra de Boumerdès a réuni, hier en fin de journée, l'assemblée pour élire le nouveau maire mettant ainsi à exécution la décision du wali. Après plus de deux heures de tractations, le siège du président est revenu à M. Djamel Baouali du Rassemblement national démocratique (RND) par 10 voix contre 6 à l'élu FLN. Il est à rappeler qu'il y a deux ans, le président de cette assemblée du PT a été aussi demis de ses fonctions par le wali de l'époque, M. Kamel Abbas, suite à ses démêlés avec la justice dans une affaire liée à des malversations dans la passation de contrats publics. Ainsi, pas moins de 12 P/APC ont été suspendus de leurs postes durant ces 4 dernières années en raison des plaintes déposées à leurs encontre pour des affaires liées, notamment, au non-respect de la réglementation en vigueur dans l'octroi des marchés publics, au moment où les maires de Tidjelabin et de Khemis El Khechna ont été incarcérés et que l'affaire du maire d'Ouled Moussa reste sans suite. Au niveau national, ce sont pas moins de 65 maires sur les 1.541 qui se trouvent en prison pour mauvaise gestion et dilapidation de deniers publics, 1.423 élus ont eu maille avec la justice, dont 530 ont été jugés et condamnés, tandis que 893 sont en instance de jugement dont une vingtaine de cas à Boumerdès. Dans cette liste de maires 'indélicats' poursuivis ou incarcérés, la wilaya d'Oran arrive en tête. Sur les 26 communes que compte la capitale de l'Ouest, 13 P/APC sont poursuivis (50%). A l'Est, plus de 425 élus dont 12 maires font l'objet de poursuites; au Sud, on n'est pas loin du compte car 345 élus ont des démêlés avec la justice dus aux postes occupés. Enfin et contre toute attente, la capitale Alger avec ses 54 communes n'est concernée que par 124 poursuites.