Les organisateurs de la journée d'étude sur l'utilisation de l'outil électronique dans la gestion des villes, tenue jeudi à l'université 3 Rabah-Bitat de Constantine, sont partis du postulat que cette technique, qui ne serait pas uniquement utilisée au niveau de la gestion administrative mais étendue à l'exploitation des systèmes d'information, faciliterait la prise de décision aux gestionnaires des territoires, d'une part, en améliorant le service public assuré par la collectivité territoriale, d'autre part. Et ce serait également un pas de fait sur la voie d'une «ville intelligente» qui sera la ville du futur. C'est dans cette perspective et à l'occasion de la «Journée nationale de la ville», que l'Institut de gestion urbaine de l'université 3 a organisé une journée d'étude sur le thème : «L'outil électronique dans la gestion urbaine», dont le but est de faire ressortir, comme l'ont souligné les organisateurs, les techniques et les instruments qui commandent la gestion électronique à l'intérieur des villes. Dans ce cadre, de nombreux communicants ont appelé à la modernisation des mécanismes de gestion urbaine en notant que la ville algérienne est une administration déconnectée. D'autres se sont demandés où en sommes-nous en matière de développement des technologies de l'information et de la communication (TIC) et de la transition numérique dans nos administrations. Et de souligner que la gouvernance électronique est une notion encore méconnue dans notre pays. Les étudiants de l'université, eux, ont estimé que «nous sommes encore très loin de la «ville intelligente», et qu'à l'état actuel des choses, ce sujet relève, du moins en ce qui nous concerne, purement de la science fiction ! Et dans une intervention fort remarquée par une assistance constituée en grande majorité des étudiants de l'Institut de gestion urbaine, initiateur de cette journée d'étude, M. Benyoucef Ahmed, de l'université de Chlef, dans une communication très appréciée, a révélé que l'indice de préparation à la gestion électronique de la ville montre que l'Algérie se situe en queue de peloton : elle vient en 136e position sur 193 pays. Mesurant ainsi le fossé qui sépare nos villes des villes étrangères qui ont fait de grands pas dans l'utilisation de l'électronique dans la gestion des villes. «Ce projet ambitieux est mené en solo par le gouvernement, mais il faut absolument que le secteur privé y soit associé», a-t-il estimé. Et de poursuivre en disant qu'il faut tout baser sur l'éducation du citoyen. «On ne peut concevoir un citoyen idiot dans une ville intelligente», dit-il. Et, selon lui, il faut d'abord commencer par le sommet avant d'aboutir au niveau local. Interrogé sur le développement des technologies de l'information et de la communication qui constituent la base de ce projet futuriste, M. Ali-Bensaad Amar, le directeur général de la ville au ministère de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, a estimé qu'effectivement, «les TIC se situent actuellement au cœur du débat sur la vocation que nous voulons donner à nos villes nouvelles pour en faire des «villes intelligentes» aux standards internationaux. La ville intelligente, a-t-il ajouté, est une ville de technologie avancée dotée d'un système informatique de régulation et de contrôle de l'ensemble des réseaux, que ce soit l'assainissement, l'AEP, le réseau anti-incendie, la sécurité, etc. ». Et de citer les nombreuses dispositions prises par le gouvernement pour réaliser cet objectif en faisant allusion aux villes nouvelles de Sidi Abdallah, Boughezoul, Hassi Messaoud dont la gestion aura un aspect qualitatif et une modernisation optimum. Et enfin, le recteur de l'université 3, M. Hosni Boukerzaza, se basant sur le fait que l'administration électronique qui est un objectif gouvernemental est un sujet d'actualité, dira que son institution universitaire a jugé utile de faire le point scientifiquement sur la question et de voir où en est l'Algérie par rapport à ce qui se fait à l'étranger. D'où cette initiative prise par l'Institut de gestion des techniques urbaines (IGTU).