Méconnaissance ■ «Même lorsqu'on se présente pour s'engager dans l'armée, on n'accepte pas notre filière. On nous demande toujours ce que signifie la GTU.» C'est ce que nous disent les étudiants de l'Institut de gestion des techniques urbaines de M'sila, qui poursuivent leur grève déclenchée depuis près d'un mois. Selon ces étudiants grévistes, la direction de la fonction publique ne reconnaît pas leurs diplômes. «On ne sait pas pourquoi les responsables ne règlent pas nos problèmes. », s'est-on interrogé. Pour ces étudiants, la filière de la gestion des techniques urbaines des villes n'est pas admise en tant que telle dans les concours de recrutement qu'organisent les administrations publiques. C'est pour cette raison d'ailleurs qu'ils revendiquent «l'intégration de la gestion des techniques urbaines dans le concours de la fonction publique en tant que spécialité indépendante». Les étudiants grévistes que nous avons rencontrés lors d'une réunion de débat sur le nombre de postes de mastère proposés par l'administration et le rectorat, dans un amphithéâtre de leur institut, disent veuloir se faire entendre. «Notre filière n'est pas connue. Elle n'a pas un écho. Si nous recourons à la grève, c'est pour demander à l'administration de faire connaître notre spécialité», nous dira Amar un délégué des étudiants de l'IGTU. Après avoir terminé leurs études, pour décrocher un poste de travail, les diplômés de l'IGTU recourent souvent aux bureaux d'architecture. «Mais dans ce cas on nous embauche pour un million de centimes le mois, au maximum...», nous ont fait savoir encore les étudiants. D'après eux, aucun ordre de gestionnaires techniques de la ville n'existe, à l'échelle nationale, à l'instar de ceux des architectes ou des ingénieurs. Pour la création d'un ordre des gestionnaires de la ville, il faut garantir une représentativité au niveau de 25 wilayas. Alors que les gestionnaires des techniques urbaines de la ville ne sont présents que dans 14 wilayas, selon les étudiants. Cette grève n'est, en réalité, pas la première. Il ne se passe pas une année sans que l'institut soit paralysé par un mouvement de grève. Les grèves que vit cet institut deviennent donc cycliques. Parfois, le mouvement de protestation dépasse les deux mois. L'an dernier l'IGTU a été paralysé par une grève qui a débuté en janvier pour ne prendre fin qu'enmars. Après près d'une trentaine d'années depuis son ouverture, le premier Institut de gestion des techniques urbaines à l'échelle nationale et africaine demeure malheureusement méconnu.