Le ministre des Finances, Abderrahmane Benkhalfa a invité hier, les éventuels souscripteurs à l'emprunt national pour la croissance économique, à se rapprocher du réseau de placement pour le dépôt des titres, et ce, à partir de ce dimanche 17 avril 2016. Une autre action d'emprunt, qui compte mobiliser l'épargne de la Communauté algérienne à l'étranger est en préparation. Elle sera lancée, selon Benkhalfa, dans quelques mois, avant l'été. Le premier argentier du pays a voulu convaincre, lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège de son département, sur le bien-fondé de cette opération et sur son utilité pour la croissance économique. Il a précisé que cet emprunt national ne sera pas destiné à financer les écoles primaires ou les structures de santé publique, ou bien les centres de formation, qui sont, en fait, à la charge de l'Etat. Mais dit-il, cet emprunt devra servir l'économie soit par des projets de réalisation d'infrastructures, qui donnent un potentiel à l'investissement ou bien pour des projets d'investissement économique, à travers la création d'entreprises. Toujours, pour convaincre, Benkhalfa a affirmé que l'Algérie est en train de signer plusieurs projets de partenariat, chaque mois, avec des investisseurs étrangers. Pour le ministre des Finances, cette action d'emprunt national permettra un partage de gain, et l'adhésion des souscripteurs avec l'Etat-investisseur. Il décortique en affirmant que deux maturités sont proposées : un titre de 3 ans et un autre de 5 ans. Et d'affirmer que les titres de cet emprunt sont matérialisés par des formules de 50.000 DA pour chaque maturité. A noter, que le ministère des Finances a fixé les taux d'intérêt applicables pour les titres de cet emprunt à 5 % l'an, pour les titres à 3 ans et de 5,75 % l'an pour les titres à 5 ans. Les rémunérations seront de l'ordre de 2.500 dinars par an pour le premier et de 2.857 dinars pour le second. Il a été précisé, en outre, que les intérêts perçus au titre de cet emprunt sont exonérés d'impôt et les montants dus sont payables à la date anniversaire de la date de suscription du titre. Benkhlafa a également précisé que les titres sont librement négociables. Et pourront être achetés ou cédés à des personnes physiques ou morales, soit par voie de transaction directe, soit par endossement par le biais d'intermédiaires, légalement habilités. Les personnes ou entreprises intéressées pourront souscrire auprès de six organismes, à savoir : la trésorerie centrale, la trésorerie principale, les trésoreries de wilaya, les recettes d'Algérie Poste, les agences bancaires et enfin les succursales de la Banque d'Algérie. Benkhlafa a affirmé que son département a plafonné cet emprunt, sans vouloir donner le montant à vouloir atteindre. Il s'est contenté de dire que, cette opération nationale sera bouclée six mois, après sa mise en application, prévue le 17 avril. «L'Etat a les moyens pour contrôler l'argent sale» A la question de savoir quelles sont les garanties pour que l'argent sale, généré par les détournements, le cannabis ou la contrebande ne seront pas déposés, dans le circuit formel, donnant, ainsi, aux détenteurs de cet argent, plus de bénéfices avec un taux d'intérêt de 5 à 5,75 %, le ministre rassure en affirmant que «l'Etat a les moyens de contrôler l'argent sale». Benkhalfa rappelle qu'une réunion a été organisée, à Alger, il y a de cela deux mois, par le Groupe d'Action Financière (GAFI). Un organisme international qui contrôle la circulation des capitaux et qui lutte contre le blanchiment de capitaux, le financement du terrorisme et les autres menaces liées à l'intégrité du système financier international, grâce à l'élaboration de normes, mesures législatives et réglementaires. Des règles qui sont, également, appliquées par notre pays. Pour Benkhalfa, la bancarisation des ressources, couplée à une régularisation fiscale et qui sera enchaînée par les emprunts nationaux, permettra au marché financier d'aspirer les épargnes saines. Il a affirmé que les deux opérations : le paiement par chèque des opérations de 1 million de DA et 5 millions de dinars et l'opération de la conformité fiscale ont apporté quelque 140 milliards de DA supplémentaires, par rapport à l'épargne classique dont le taux moyen tourne autour de 130 milliards de DA.