Cela a tout l'air d'une note discordante dans cette ambiance de fin de fête culturelle, célébrée entre Algériens et Tunisiens, dans la soirée du 19 avril, à l'occasion du passage de témoin entre les villes de Constantine et de Sfax. Depuis la clôture de la manifestation « Constantine capitale de la Culture arabe » (CCCA), le bruit court au sujet de musiciens tunisiens, arrivés à Constantine pour participer à la clôture de l'évènement, et qui se sont retrouvés dans le désarroi total, au bout de leur voyage. Le spectacle qu'ils devaient donner est tombé à l'eau, après l'échec des négociations sur le cachet (ou les honoraires) proposé dans ce cadre, jugé trop cher par les organisateurs. Les musiciens concernés ont, ainsi, entamé un mouvement de protestation, on parle même d'une grève de la faim observée par certains d'entre eux, pour dénoncer les déboires dont ils ont été victimes et revendiquer leur commission. Selon les protestataires, le directeur de l'ONCI et le coordinateur de CCCA ont refusé de s'acquitter de leur dette, vis-à-vis des artistes, venus à Constantine pour participer à la cérémonie de clôture de la manifestation CCCA, comme convenu, à la suite des procédures engagées dans ce contexte, selon les affirmations des artistes concernés. Selon des échos recueillis auprès de ces derniers, la troupe devait se produire, durant la soirée du 19 avril, à la grande salle de spectacle «Ahmed Bey», mais, au moment des dernières répétitions, le directeur de l'ONCI et la Commissaire de la manifestation interviennent sur la scène pour demander au chef de la troupe de revoir le cachet en baisse. « Vous devez réviser, à la baisse le cachet du spectacle, sinon on arrête tout », leur a-t-on signifié. La troupe a refusé toute baisse de son cachet, et le spectacle a été annulé. Mais, cela n'a pas pour autant mis fin au scénario conflictuel, car les musiciens s'estiment lésés, victimes d'« un arbitraire », et s'accrochent à leur demande, en l'occurrence le règlement du cachet comme le mentionne la proposition introduite dans cadre auprès des responsables algériens, chargés de la gestion de cet évènement. On apprendra, à ce propos, qu'une partie de la troupe a regagné la Tunisie, alors que quelques-uns d'entre eux séjournent, toujours, à Constantine pour poursuivre leur réclamation. Du côté algérien, on réfute, catégoriquement, ces allégations. « A quelques jours de la cérémonie de clôture de la manifestation CCCA, un Algérien a ramené une proposition de spectacle pour un montant effarant, soit 5,2 milliards de centimes, chose qui a conduit les responsables à rejeter, formellement, cette offre », nous a appris le responsable de la Communication de l'ONCI, Samir Meftah. « On n'a pas accepté la proposition, en question, mais faisant fi de notre refus, l'Algérien a quand même ramené 35 musiciens tunisiens, à Constantine, dans l'après-midi du 17 avril, les abandonnant, tout bonnement, dans la rue pour nous mettre devant le fait accompli », ajoutera-t-il. Effectivement, les organisateurs de la cérémonie de clôture de la manifestation CCCA ont fini par prendre en charge les 35 musiciens, faisant valoir, dans ce sens, les relations de voisinage et d'amitié, entre les deux pays, et ils se sont mis d'accord, entre eux, pour que les musiciens tunisiens donnent un spectacle dans la soirée du 18 avril. Seulement, l'accord a buté sur le montant du cachet proposé, 30.000 euros, jugé exorbitant par les organisateurs. Ces derniers, indiquent M. Samir Meftah, ont « demandé aux musiciens tunisiens de revoir, à la baisse ce montant, mais rien n'y fait, et le spectacle a été annulé ». Ajoutant que les organisateurs ont loué, un bus qui a ramené les Tunisiens chez eux. Et, il n'y a pas que cet incident malheureux avec les Tunisiens, à relever lors cette cérémonie de clôture de la manifestation CCCA, car une autre artiste, algérienne celle-là, Rym Hakiki, ramenée à l'occasion, par ce même Algérien, est arrivée à Constantine à la veille de cette cérémonie accompagnée de 19 musiciens, « mais elle est rentrée chez elle, sans demander la suite et sans donner de spectacle, après avoir compris qu'il s'agissait d'une arnaque, pure et simple », a révélé notre interlocuteur. Concluant sur un ton menaçant, le directeur de la Communication de l'ONCI, Samir Meftah, a prévenu que « si l'on continue ainsi à porter atteinte à l'honneur et à la crédibilité des organisateurs, on ne manquerait pas de déposer une plainte auprès les services compétents ».