L'association Maram des enfants TSA (trouble du spectre autistique) de Boumerdès a réussi l'exploit de réunir des centaines d'enfants au complexe olympique Djillali Bounaâma. Pour Mme Blizak Meriem, la présidente de l'association et mère d'un enfant autiste, « cette sortie sur les terrains de sports et de football aide énormément nos enfants. Elle permet en outre de promouvoir le sport pour cette frange d'enfants ». Maram, créée depuis deux ans, est venue combler le déficit constaté quant à une véritable prise en charge des enfants autistes. Maram et des professionnels tentent avec les moyens du bord d'accompagner les autistes et leurs familles, avec une prise en charge éducative, sachant que les concernés disposent d'un potentiel unique. Maram est constituée essentiellement de parents d'autistes et de bénévoles qui agissent pour que chaque enfant puisse avoir un diagnostic le plus précoce possible (moins de trois ans) et un accompagnement adéquat. Pour la présidente de l'association, à travers cette journée de promotion du sport pour ces enfants, «l'objectif reste la sensibilisation sur l'importance de la collaboration des parents avec des thérapeutes pour la prise en charge des enfants autistes en vue de leur donner toutes les chances pour une insertion sociale réussie». Si les statistiques du ministère de la Solidarité annoncent 37.000 autistes en Algérie, chiffre qui, selon des spécialistes, est loin de la réalité, à Boumerdès on relève que seulement 600 enfants sont pris en charge. Des pédopsychiatres bénévoles font le constat amer qu'une vingtaine de cas est recensée mensuellement. Cela est dû essentiellement aux campagnes de sensibilisation, brisant certains tabous sur cette pathologie. « Des mères d'enfants autistes perdues, ne sachant pas souvent quelle attitude adopter, convergent quotidiennement vers le siège de Maram pour demander conseil et assistance aux spécialistes et échanger les expériences entre parents ». Rappelant que les personnes atteintes d'autisme semblent difficilement accessible aux autres. Elles paraissent même les éviter. Le plus souvent, elles ne répondent pas lorsqu'on les appelle. Elles sourient très rarement et semblent ne pas comprendre les sentiments et les émotions des autres, mais sur la pelouse du stade olympique en cet après-midi ensoleillé une centaine d'enfants que rien ne différencie des autres riaient et couraient dans tous les sens derrière le ballon, au grand bonheur des parents. Certaines mères, sous l'effet de l'émotion, n'arrivaient pas à retenir leurs larmes de joie.