Des spécialistes dans le traitement des états de dépendance à la drogue et à la cigarette, des psychologues et des psychiatres ont ouvert un centre au sein de l'établissement public de santé de proximité (EPSP) Bachir Mentouri (Boumerzoug) pour traiter le problème croissant et inquiétant de l'addiction des jeunes Algériens à facebook et aux réseaux sociaux d'une manière générale. Cette cellule ou centre de traitement des accrocs'' de facebook, en activité depuis le 28 mai à Constantine, est la première du genre dans la région arabe et en Afrique, la troisième au monde après la Chine et la Corée du Sud. M. Raouf Bougouffa, est directeur de l'EPSP Bachir Mentouri où existe déjà depuis quelques années un centre intermédiaire de soins en addictologie (CISA), et il est derrière la création de ce nouveau centre qui se chargera d'apporter les soins psychologiques aux accrocs de facebook qui voudraient échapper à ce monde virtuel dans lequel ils se sont retrouvés prisonniers. « Au départ, c'est exactement comme pour toute autre forme d'accoutumance, à la drogue ou à la cigarette, il faut qu'il y ait volonté de la personne concernée ou de son entourage de suivre une thérapie spéciale pour reprendre sa vie normale », a indiqué, hier, M. Raouf Bougouffa qui, avec un groupe de médecins psychiatres détachés de l'hôpital psychiatrique de Djebel El Ouahch, corrigent d'autres penchants tels que les drogues, l'alcool et le tabagisme. « Il est dangereux de sous-estimer les dommages de la dépendance à facebook, qu'on peut comparer aux mêmes risques des drogues physiques », préviendra M. Raouf Bougouffa lors d'un bref entretien que nous avons eu avec lui hier. L'Algérie compte autour de 10 millions d'utilisateurs de facebook, avec une croissance annuelle de dix pour cent, chose qui pousse à parler d'un véritable phénomène de société qui se développe à une grande vitesse. M. R. Bougouffa n'a pas hésité à comparer les effets du réseau social de médias «à la magie noire», et argue du fait que facebook pose le plus grand danger. «Magie bleue la magie de facebook et de l'internet en règle générale », a-t-il dit. Pour aborder « la magie bleue », Bougouffa a tracé un programme particulièrement conçu pour les utilisateurs sociaux de médias. « L'idée est venue pour limiter les trois effets de la dépendance, pour réduire les dommages psychologiques, sociaux, et de sécurité éprouvés par celui qui vit dans le monde virtuel », en conviendra-t-il. M. Bogouffa argue du fait que « les fanatiques de facebook » sont vulnérables au lavage de cerveau par les groupes islamistes extrémistes qui emploient l'internet comme outil recruteur. Pour combattre cette dépendance maladive, le centre offre aux patients volontaires un traitement ou une thérapie dans un espace très adéquat, avec des conseillers, des psychiatres qui leur feront découvrir les vraies raisons de leur addiction aux réseaux sociaux et les aideront à se débarrasser de cette mauvaise habitude, qui fait que certains accrocs de facebook envoient des messages à leurs frères, dans la pièce à côté, pour leur demander ce que maman a préparé au dîner !? Bien sûr, se connecter aux réseaux sociaux n'a rien de mal, il faut juste que le tout soit entrepris avec modération.