L'hôpital romain Policlinico Gemelli a lancé cette semaine une thérapie pour traiter les addictions à l'internet, une dépendance qui touche de plus en plus de jeunes plongés en continu dans un monde virtuel de jeux vidéo et de «chats» jusqu'à perdre le contact avec la réalité. Les addictions à l'internet sont en train de devenir un problème courant; elles pourraient toucher jusqu'à 40% des internautes selon certaines recherches. Problèmes de sommeil, altération des notions de l'espace et du temps, difficultés à communiquer avec l'entourage, anxiété et dépression en cas d'éloignement de la toile : les symptômes de la dépendance à l'internet, pathologie identifiée en 1995 par le psychiatre américain Ivan Goldberg, correspondent à ceux de l'accoutumance à la drogue ou l'alcool. «Je passe tout mon temps sur l'internet, je ne m'arrête que pour dormir et manger», confirme Marco, 25 ans, l'un des premiers patients venu pour une consultation dans cet hôpital. La thérapie proposée par le Policlinico Gemelli, unique en Italie, procède par étapes. Dans un premier temps, le psychiatre examine au cours d'un ou de plusieurs entretiens individuels si l'addiction est liée à une autre maladie psychiatrique latente qui nécessiterait la prise de médicaments. Ensuite, les patients se retrouvent deux fois par semaine pour des sessions d'une heure et demie de thérapie de groupe. Les personnes âgées de 15 à 40 ans seraient les plus touchées par cette dépendance.