C'est demain que débutera la deuxième session d'un baccalauréat qui aura été celui de tous les dépassements. Alors que l'enquête menée par les services de sécurité se poursuit, mais dans une relative discrétion après le battage médiatique qui s'en est suivi, 557.000 candidats seront appelés, dès demain et jusqu'à jeudi prochain, à repasser des épreuves partielles du bac. Les concernés avaient, rappelons-le, retiré leurs convocations, dès le 13 juin. Un plan sécuritaire a été élaboré et des mesures préventives prises, à cette occasion, par le ministère de l'Education nationale, en collaboration avec les différents services de sécurité pour éviter le scénario du premier bac. Des équipes médicales et des psychologues seront présents, dans les 2.072 centres d'examen pour accompagner les candidats, alors que des appareils de brouillage seront mis en service pour réduire la triche et la fuite, à travers Internet. Parmi les mesures qui pourraient renforcer le dispositif mis en place, certaines sources parlent d'un possible verrouillage des réseaux sociaux. Dans une précédente déclaration à la presse, Abdelhakim Belabed, SG du ministère de l'Education nationale, avait indiqué que des mesures «draconiennes» ont été prises pour assurer un «risque zéro» et éviter toute nouvelle fuite de sujets. Il évoquera, sans les citer, les mesures de prévention ainsi que les dispositifs relatifs à l'impression des sujets, de leur acheminement vers les centres d'examen et de leur distribution aux candidats. Les épreuves partielles concernent sept matières pour les Sciences expérimentales, quatre pour les filières des Mathématiques, Maths-techniques et Gestion-économie, et une seule pour la filière Lettres et langues étrangères. Pour les Sciences expérimentales, les matières à refaire sont les Mathématiques, les Sciences de la nature et de la vie, la Physique, le Français, l'Anglais, l'Histoire-Géographie et la Philosophie. Les candidats des filières Mathématiques, Maths-technique et Gestion-économie vont refaire les épreuves des Langues française et anglaise, d'Histoire-Géographie et de Philosophie. Les étudiants retardataires, à la précédente session, seront autorisés à prendre part à celle à venir, alors que sont exclus de cet examen les fraudeurs, pris la main dans le sac. Les résultats, quant à eux, seront annoncés, le 15 juillet. Pour rappel, l'enquête sur la fuite des sujets du bac 2016 a permis l'interpellation de quatre personnes du centre d'impression de l'Office national des examens et concours (ONEC) de Kouba, soupçonnées d'être impliquées dans ce dossier. Elles ont été arrêtées et présentées devant le parquet du Tribunal de Sidi M'hamed «qui a demandé l'ouverture d'une information judiciaire contre eux pour abus de fonction, violation de secrets et complicité». Le procureur de la République avait affirmé que l'enquête judiciaire se poursuivra «pour faire, toute la lumière, sur cette affaire». A propos de ces quatre interpellations, le magistrat indiquera que l'enquête qui a ciblé le centre d'impression de l'ONEC, à Kouba, a montré «que certains membres de la commission de lecture et de correction ont commis des infractions par rapport aux dispositions prévues pour sécuriser les sujets», signalant l'interdiction d'avoir un appareil électronique durant leur présence dans le centre. Se basant sur «les expertises techniques menées sur les équipements saisis dont un ordinateur portable, un appareil photo, deux disques durs externes dont un d'une capacité de 500 Go», il indiquera que les mis en cause ont enfreint «le règlement interne». Des séquences vidéo enregistrées par les caméras de surveillance, à l'intérieur de l'atelier d'impression et à l'extérieur du centre seront aussi fatales aux employés de l'ONEC de Kouba montrant «des mouvements suspects, ce qui a été confirmé par des témoins, dans le cadre des investigations et expertises», dira, encore, le magistrat. Les investigations préliminaires sur ces fuites ont été confiées à la section de Recherches de la Gendarmerie nationale d'Alger, en coordination avec le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité, les spécialistes en cybercriminalité de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs, et les experts de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui et de l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions, liées aux TIC. Au total 41 personnes, dont le directeur général de l'Office, ont été auditionnées auprès du Commandement de la Gendarmerie nationale et l'enquête diligentée, dans 30 wilayas dont Alger, a permis de saisir les outils utilisés pour la fuite, notamment, des ordinateurs, des disques compacts (CD), et d'identifier les personnes suspectes qui ont traité et publié les sujets sur les réseaux sociaux outre les intermédiaires impliqués dans cette opération.