L'enquête sur la fuite des sujets du bac 2016 se poursuit avec l'interpellation de quatre personnes du Centre d'impression de l'Office national des examens et concours (ONEC) de Kouba, soupçonnées, selon le procureur de la République, près le tribunal de Sidi M'hamed, à Alger, d'être impliquées dans ce dossier. Jeudi dernier, le magistrat Khaled El-Bey a déclaré que ces suspects ont été arrêtés et présentés devant le parquet du tribunal de Sidi M'hamed « qui a demandé l'ouverture d'une information judiciaire contre eux, pour abus de fonction, violation de secrets et complicité». En présence du responsable de la section de recherches de la Gendarmerie nationale, le commandant Zaghdoudi Mourad, il affirmera que l'enquête judiciaire se poursuivra «pour faire toute la lumière sur cette affaire». A propos de ces quatre interpellations, le procureur de la République indiquera que l'enquête qui a ciblé le Centre d'impression de l'ONEC, à Kouba a montré «que certains membres de la commission de lecture et de correction ont commis des infractions par rapport aux dispositions prévues pour sécuriser les sujets », signalant l'interdiction d'avoir un appareil électronique, durant leur présence, dans le centre. Se basant sur « les expertises techniques menées sur les équipements saisis dont un ordinateur portable, un appareil photo, deux discs durs externes dont un d'une capacité de 500 Go», il indiquera que les mis en cause ont enfreint «le règlement interne». Des séquences vidéo enregistrées par les caméras de surveillance, à l'intérieur de l'atelier d'impression et à l'extérieur du centre, seront aussi fatales aux mis en cause montrant « des mouvements suspects, ce qui a été confirmé par des témoins, dans le cadre des investigations et expertises», dira, encore Khaled El-Bey. Rappelons que suite aux fuites des sujets des épreuves d'histoire et de géographie, disponibles la veille de l'examen à partir de 21h, sur les réseaux sociaux, la ministre avait annoncé l'ouverture, « en cas de confirmation d'une quelconque atteinte à la crédibilité de cet examen (le bac, ndlr)», d'une enquête «avec les autorités compétentes», pour «identifier et poursuivre les personnes impliquées». Les investigations préliminaires seront confiées à la section de recherches de la Gendarmerie nationale d'Alger, en coordination avec le Centre de prévention et de lutte contre la criminalité informatique et la cybercriminalité, les spécialistes en cybercriminalité de la Gendarmerie nationale de Bir Mourad Raïs, et les experts de l'Institut national de criminalistique et de criminologie de Bouchaoui et de l'Organe national de prévention et de lutte contre les infractions liées aux TIC. Les premiers résultats avaient fait état de l'arrestation de dizaines de personnes impliquées dont des cadres, des enseignants, des chefs de certains centres et des employés de l'ONEC. Au total 41 personnes, dont le directeur général de l'Office, ont été auditionnées auprès du Commandement de la Gendarmerie nationale et l'enquête diligentée, dans 30 wilayas dont Alger, a permis de saisir les outils utilisés pour la fuite notamment, des ordinateurs, des disques compacts (CD), et d'identifier les personnes suspectes qui ont traité et publié les sujets, sur les réseaux sociaux outre les intermédiaires impliqués dans l'opération des fuites.