La réhabilitation du CRB Aïn Fekroun par le tribunal arbitral sportif (TAS) porte une grave atteinte à la crédibilité des instances du football algérien qui auront ainsi commis une injustice envers ce club. La Ligue de football professionnel (LFP) qui agit sous les ordres de la FAF, avait décidé de faire rétrograder le CRBAF en DNA tout en maintenant l'AS Khroub en Ligue 2. Le TAS a gelé cette décision et ordonné une enquête sur le match CRBAK-AS Khroub, alors que la LFP avait tranché l'affaire après avoir mené une enquête dans ce sens. Toutefois, sachant que sa décision porte à équivoque, la LFP n'a pas établi le calendrier de la Ligue 2 de la saison prochaine, alors que celui de la Ligue 1 a déjà été adopté. La LFP s'attendait en fait à la décision du TAS et reconnaissait que sa décision initiale n'a pas été loyale et impartiale. Le président de la LFP, Mahfoud Kerbadj, a déclaré que son instance respectera la décision du TAS. Il relèvera cependant que la Ligue n'avait reçu aucune notification dans ce sens. Pour rappel, la LFP avait sanctionné le CRBAF pour «violations présumées à l'éthique, à la morale et à l'intégrité du championnat de football professionnel de Ligue 2». En plus de cette sanction, le club avait écopé d'une amende de deux millions de dinars, alors que le président du club, Hassan Bekkouche, a écopé d'une suspension de deux ans avec proposition de radiation à vie. Ces sanctions étaient intervenues après la victoire de l'AS Khroub à Ain Fekroun contre le CRBAF (0-1) à la 30e et dernière journée du championnat de Ligue 2 le 6 mai dernier. Le but du Khroub avait été inscrit dans les ultimes minutes d'un match ayant duré 126 minutes en raison de plusieurs arrêts de jeu. Le but douteux avait permis au Khroub de se maintenir en Ligue 2, condamnant par ailleurs l'US Chaouia à la rétrogradation. Le but du Khroub avait été inscrit alors que les joueurs de Ain Fekroun étaient carrément passifs sur l'action, ce qui avait amené le président de l'USC à crier au scandale. La commission de discipline de la LFP avait estimé que le comportement de l'équipe du CRB Aïn Fekroun constituait «une atteinte particulièrement grave à l'éthique sportive, à la morale et à l'intégrité du championnat de football de Ligue 2». La LFP avait sanctionné le CRBAF pour avoir triché. Autrement dit, ce club aurait été corrompu, ce qui laisse supposer que l'ASK serait le club corrupteur. A cet effet, plusieurs observateurs s'étaient demandés pourquoi la LFP n'avait pas sanctionné l'ASK dans la mesure où le résultat du match ne pouvait pas être arrangé par une seule équipe, mais par les deux formations. Aujourd'hui, la LFP qui agit sur les ordres de la FAF, voit sa décision annulée par le TAS et sa crédibilité remise en cause. Ceux qui ont pris la décision de sanctionner le CRBAF sans inquiéter l'autre partie, à savoir l'ASK, devraient se remettre en cause en démissionnant.