L'Algérie est en course avec l'Egypte, plus gros importateur de céréales au monde, pour abriter un important projet de réalisation de silos de stockage d'une valeur de 250 millions de dollars. Ce projet serait en négociation entre l'Etat égyptien et le grainetier américain Blumberg Grain, un projet qui permet notamment de réduire sinon d'éliminer les pertes de grains lors de leur stockage. Car autant l'Algérie que l'Egypte ou les pays de la région Mena perdent une grande partie de leur production, jusqu'à 20% pour l'Algérie, plus pour l'Egypte, du fait des mauvaises conditions de stockage, ou à cause de la précarité des systèmes de stockage dans cette région. Discuté auparavant avec l'Algérie, ce programme l'est actuellement, selon le site de Bloomberg, avec l'Egypte, et consiste en la construction d'un système de stockage de blé de haute technologie, d'une valeur de 250 millions de dollars. Un communiqué diffusé dimanche par Blumberg Grain, indique que le grainetier américain pense parvenir à un accord dans les deux prochaines semaines, avec l'Egypte. Pour l'Egypte, qui importe en moyenne annuelle entre 5 et 6 millions de tonnes de céréales par an, ce projet lui permettra de faire un gain de 550 millions de dollars sur les pertes de grains du fait des mauvaises conditions de stockage de sa production locale, qui avoisine 8-9 millions de tonnes/an. «Il y a un certain nombre de pays en compétition pour le programme d'investissement, par exemple l'Algérie», qui «a exprimé un vif intérêt,» a indiqué dimanche David Blumberg, directeur général de Blumberg Grain pour la région Mena (Moyen Orient et Afrique). Il a précisé que «nous avons une allocation de 250 millions de dollars d'investissement dans la région». David Blumberg avait déclaré en mai dernier que le Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal, s'était «engagé personnellement» à faire avancer les négociations entre Blumberg Grain et l'OAIC (Office algérien interprofessionnel des Céréales). Les discussions avaient commencé en mai dernier avec le grainetier américain portant sur la construction de 200 unités de stockage moderne, d'une capacité globale de 1000 tonnes au profit de l'OAIC, qui ne dispose que de capacités de stockage de 2000 tonnes répartie sur 400 sites dont beaucoup sont des fosses et hangars à ciel ouvert offrant de mauvaises conditions de stockage. En mai dernier, il y avait même l'annonce de la signature «imminente» d'un contrat avec Blumberg Grain, qui devait alors «décider du lieu d'implantation de son siège pour la région Moyen-Orient-Afrique du Nord», affirmait le PDG du groupe, David Blumberg. Que s'est-il passé ensuite pour que les données changent ? L'Egypte a-t-elle coiffé au poteau l'Algérie ? Ce qui est sûr, pour le moment, avant la décision finale de Blumberg Grain, c'est que l'Egypte a déjà conclu un premier accord en 2014 avec le grainetier américain pour la construction de silos de stockage. La première phase, déjà achevée, de ce nouveau projet de sécurité alimentaire, qui englobe 93 sites d'un bout à l'autre de l'Egypte, permettra la première transformation de 3,7 millions de tonnes métriques de blé par année sur une plateforme de stockage de 3,6 millions de pieds carrés. Philip Blumberg estime que 'bien que la course pour notre usine de fabrication et notre centre d'exportation MENA ne soit pas terminée, ce contrat place l'Egypte en bonne position pour obtenir l'usine de fabrication et une grande partie du programme d'investissement de Blumberg Grain dans la région MENA, soit jusqu'à 250 millions de dollars de fonds consacrés aux installations de transformation et d'emballage et à l'agriculture à haut rendement.» Cette déclaration date de décembre 2014. Blumberg précise ses objectifs pour la région Mena: «Même si l'exécution des programmes d'investissement n'a pas toujours été facile en Egypte, nous observons sous le régime du président Sissi un changement positif dans l'attitude du gouvernement et dans la vitesse à laquelle les projets d'infrastructure sont mis en œuvre pour améliorer l'économie égyptienne et créer des emplois. Nous espérons être l'un des premiers gros investisseurs manufacturiers en Egypte depuis le changement de gouvernement.» Ce programme devrait permettre à l'Egypte, si elle le décroche, d'économiser jusqu'à 8 milliards de dollars sur les cinq prochaines années, selon Blumberg.