Sellal prédit de graves perturbations en cas d'échec des pourparlers entre les pays producteurs de pétrole. Le ton est donné par le Premier ministre Abdelmalek Sellal. L'absence de « consensus » pour redresser la barre des prix du pétrole sur le marché international aura de graves répercussions sur les pays producteurs mais aussi sur les pays industrialisés. S'exprimant à l'ouverture de la réunion du forum international de l'énergie qui se déroule au nouveau Centre international des conférences (CIC) à Sidi Fredj sur la côte ouest d'Alger, le Premier ministre dira devant près de 600 participants venus de 54 pays qu'il faudrait absolument refuser le « fatalisme et la résignation ». Il soulignera que l'Algérie milite pour la formation d'un prix «juste et raisonnable» permettant les investissements dans la chaîne énergétique, la rémunération des producteurs, la sécurisation de l'approvisionnement des consommateurs et la stabilité des marchés, ajoutant que les principaux acteurs énergétiques se doivent d'aboutir à un accord sur les niveaux de production pour conforter durablement les cours. «Votre forum est un message d'espoir et contribuera certainement à cet élan de confiance car il s'agit d'une rencontre d'intérêt susceptible d'apporter de la visibilité et de la stabilité aux marchés, de relancer la croissance de l'économie mondiale », a encore déclaré le Premier ministre qui semblait s'adresser à l'Arabie Saoudite et l'Iran qui continuent de se regarder en chiens de faïence et qui constituent vraisemblablement le seul obstacle à tout accord de gel de la production pour provoquer un raffermissement des prix du pétrole. «Les principaux acteurs énergétiques se doivent d'aboutir à un accord sur les niveaux de production pour conforter durablement les cours », a tenu à faire savoir le Premier ministre qui avertit clairement que faute d'un accord, les marchés connaîtraient des perturbations si graves qu'elles mettraient en péril à terme, la viabilité de l'industrie pétrolière et entraîneraient l'économie mondiale dans un long cycle de récession. De leur côté, les deux ministres représentant l'Arabie Saoudite et l'Iran qui ont assisté à la réunion d'Alger n'ont montré pour leur part aucun signe de flexibilité quant à une quelconque intention de geler leur production pour redonner des couleurs au marché. Dans une déclaration à la presse en marge du 15e forum d'Alger, le ministre Iranien du Pétrole, Bijar Namdar Zanganeh, acculé par les journalistes, soulignera clairement que son pays œuvre pour le recouvrement de sa production de pétrole qui était de 4 millions de barils, avant les sanctions infligées par la communauté internationale. Le ministre a été encore plus clair en affirmant que son pays ne peut pas s'engager maintenant en donnant cependant rendez-vous le mois de novembre prochain à l'occasion de la réunion des pays membres de l'OPEP à Vienne en Autriche. «L'Iran préfèrerait que la réunion de mercredi se limite à des concertations entre les pays membres de l'Opep sur la production de l'organisation et que la décision finale soit adoptée lors de la rencontre de Vienne en novembre prochain», conclut M. Zanganeh. Même son de cloche du côté de l'Arabie Saoudite. Son ministre de l'Energie Khalid Al-Falih, entouré de nombre de journalistes, presque harcelé par la presse, soutient également que « l'heure n'est pas à la prise de décision ». Le ministre de l'Energie saoudien soutient qu'il était venu écouter tout le monde, y compris les représentants des pays consommateurs et a écarté sans ambages l'éventualité d'un accord ici à Alger pour réduire ou geler la production sur le marché.