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Pays rêvé par élan du cœur à yeux ouverts !
Publié dans Le Quotidien d'Oran le 20 - 10 - 2016

Il y a de cela quelques jours, quelqu'un m'interpelle dans la rue pour me dire: «Je suis en pleine lecture de votre livre que je garderai pour mes petits-enfants», et d'ajouter: «Merci beaucoup pour ce que vous faites !». Inutile de vous dire que je fus interloqué par cet élan inopiné de courtoisie, manifesté à mon égard, alors que le plaisir de la lecture est devenu une valeur désuète et ringarde, y compris chez notre élite, dans un monde numérisé. Rien à voir avec l'Islande, ce petit pays qui détient le record du monde d'ouvrages publiés par habitant, et où le niveau de développement est évalué en nombre de livres lus !
Si cela m'a énormément touché, c'est que ce geste est celui d'un petit fonctionnaire, qui, dans la norme d'une société désormais «Googlisée» à outrance, ne communiquant que par e-mails et SMS en toutes circonstances, y compris pour présenter des condoléances à un proche ou à un ami cher, est à assimiler à un acte, disons-le sans détour, tout à fait insolite. Aussi, le fait qu'il ait lu mon ouvrage: «Algérie, une trajectoire à corriger», alors que, certainement très préoccupé comme le sont tous les gens de condition modeste par les difficultés et les tracasseries de la vie quotidienne, est pour moi plus qu'une surprise. C'est un évènement heureux. Oui ! C'est là un acte majeur par les temps qui courent, lorsque nous observons le niveau déplorable d'illettrisme de nos étudiants, et de bon nombre de leurs professeurs de cette université du plagiat de «thésards» du copier-coller, comme confirmé par le ministre, dans son allocution d'ouverture de l'année universitaire…
POUR UN DISCOURS VRAI RESPONSABLE ET REALISTE
J'ai aussi perçu chez ce monsieur très avenant avec lequel je me suis entretenu cordialement, une inquiétude profonde et en même temps, une volonté de partage du rêve tel qu'esquissé en filigrane dans mes écrits, dans ce livre de près de 400 pages. Cet ouvrage prône : l'émergence d'une société solidaire et réconciliée avec elle-même, pour espérer faire tourner à plein régime un pays en panne qui s'enlise lamentablement, plus par manque de compétence et de créativité de ceux qui le gouvernent, que par un effet de crise qui touche aussi bien d'autres pays, même ceux ne disposant pas de ressources énergétiques, et qui pourtant s'en sortent mieux que nous. C'est dire que si le pain du «fournil Algérie» n'est pas tout à fait à notre goût, c'est la faute de nos boulangers qui manquent de dextérité, et non de la qualité de cette farine qu'ils n'ont pas su faire pétrir et lever. Oui ! Tout laisse croire que notre société patine et la visibilité reste au stade de ce «bulletin météo» du pas tout à fait clair, sans pour autant être franchement obscur. Nous sommes dans le brouillard qui crée une turbulence et un malaise social, face à l'incertitude du lendemain, et rien ne semble égayer notre horizon rectiligne. C'est bien cela qui inquiète tout particulièrement notre jeunesse, dont le rêve de bien-être in situ semble relever pour elle du domaine de l'aléatoire. Ce que je dis, c'est qu'il faut travailler dans le sens du courant d'une nation déterminée à inscrire sa marche dans la voie du progrès et de la prospérité partagée. C'est une affaire de mobilisation sans exclusive de toutes les compétences avérées dont dispose le pays, de loyauté à l'égard des institutions de l'Etat, de management, d'ingénierie territoriale et de gouvernance appropriées, ces ingrédients indispensables à la construction d'une dynamique efficiente de développement durable.
C'est pourquoi, le développement ne saurait être uniquement de la dépense publique. Sinon, avec près de 800 milliards $ dépensés au titre de la relance économique qui a déroulé son tapis de bitume depuis l'année 2000, soit 4 fois le plan Marshall à coût actualisé - évalué par l'économiste français Jean-Claude Casanova, à 171 milliards $ en 1989 pour l'ensemble de l'Europe occidentale -, nous serions un pays développé si cela ne tenait qu'à la dépense massive d'argent, provenant de la fiscalité pétrolière et gazière. Si cet objectif n'est pas atteint et que cette opportunité fut en grosse partie gâchée, c'est que le développement, loin d'être une agrégation de projets, mais sans interdépendance ni cohérence, doit plutôt viser la transformation radicale de la société au plan des mentalités, même s'il est vrai que les logements, les équipements et les infrastructures réalisés ont largement contribué à l'amélioration de la qualité de la vie de la population bénéficiaire. Mais quel prix payer en rurbanisation, en déprédation de terres agricoles et en désertisation des campagnes, sans retour de civilité de la part d'une population perçue comme ingrate, si nous voulons faire court en terme d'analyse ! Il n'est pas sûr que nous ayons fait là le meilleur choix !
Le développement bien pensé doit être guidé par cette capacité à scruter l'horizon et à anticiper sur l'évolution de notre société qui doit d'abord acquérir l'éducation et le savoir nécessaires à hauteur des standards internationaux.
Il est en définitive, cette lucidité dans les choix stratégiques les mieux à même de préserver les intérêts des générations futures, d'où l'obligation de son inscription dans un état d'esprit totalement baigné dans la recherche de l'excellence, et dans la prédisposition au travail productif. Alors ! Dites-moi pourquoi toute personne sensée ne souscrirait-elle pas au discours du bon sens et de la raison, à l'instar de ce monsieur qui a éclairé ma journée ce matin-là, au hasard d'une rencontre ! Et s'il me l'a exprimé de vive voix et avec déférence, je me suis dit que rien n'est encore perdu, et qu' il y a toujours de l'espoir et de la place pour le discours responsable, vrai et réaliste dans une société tétanisée et atomisée, et quoi que l'on puisse dire d'elle, reste toujours préoccupée par la recherche de ses marques et de ses repères, même si elle donne l'apparence de démission face aux difficultés auxquelles elle tente de faire face dans son quotidien, sans y parvenir à cause du manque de transparence et de lisibilité des actions des pouvoirs publics.
Alors, malgré tout et en dépit de cette frustration de ne pas être écouté par ceux qui, en parfaits et incorrigibles autistes, pensent savoir tout sur tout, juste parce qu'ils sont aux commandes alors qu'à vrai dire, bien souvent sans talent ni grand mérite, je me suis dit que c'est bien de continuer à rêver et à faire partager mes rêves avec toutes celles et tous ceux qui portent l'Algérie dans leur cœur, afin de ne pas sombrer dans la déprime, alors que vivant dans une atmosphère des plus délétère, faite de marasme ambiant et d'incertitude du lendemain. Qui sait ? Il en restera peut-être quelque chose, même quand le désespoir aura atteint son paroxysme, et qu'il ne nous restera que nos yeux pour pleurer cette Algérie qui mérite mieux que les luttes claniques contreproductives, pour avoir été le ticket gagnant de tout un continent qui espérait avoir trouvé en elle sa locomotive ! Mais, hélas, c'était hier ! Depuis Freud, nous savons que l'inconscient du rêve s'exprime sans entraves, alors que nous dormions. Mais rien n'est plus évanescent que ces rêves que nous faisons dans notre sommeil. Et à peine sommes-nous éveillés, que des séquences entières s'effacent de notre mémoire. Ces rêves-là racontent des situations en rapport avec le subconscient d'individus pris séparément. Ils font donc référence aux problèmes et aux difficultés que chacune et chacun de nous ne parvient pas à résoudre par ses propres moyens.
INCOMPATIBILITE DES RÊVES DES UNS ET DES AUTRES
Mon propos n'est pas de parler de ces rêves éphémères d'un état second en rapport avec l'intimité de chacune et chacun de nous et qui se traitent dans des cabinets de «psy», mais plutôt de celui assimilé à la réalisation d'un fantasme collectif qu'appelle de son vœu cette majorité silencieuse de gens inquiets par rapport à la stagnation de notre société dans son ensemble, et de l'avenir des générations futures. Cette inquiétude est motivée par le fait que ces braves gens angoissés n'ont pour toute patrie que l'Algérie, a contrario de cette minorité de nantis qui, tels des vautours, a planté ses serres dans la proie Algérie, juste pour ce qu'elle représente comme richesses, et ne sachant rêver qu'en mode outre-mer où elle fait fructifier dans les paradis fiscaux ses dividendes indûment amassés, plutôt que de les réinvestir in situ dans la sphère de l'économie productive. Alors, comment peuvent-ils être crédibles dans leur rapport à la société qui a fini par leur tourner le dos ? Notre rêve à nous est formulé de façon consciente dans la forme d'une projection d'une société qui aspire à un bien-être global partagé sur la terre féconde de nos ancêtres, imbibée du sang de nos martyrs depuis des millénaires, et non sur les Champs-Elysées et les quartiers huppés de Paris. Il faut pour cela, accomplir la somme d'efforts nécessaires pour l'atteinte de cet objectif majeur après que ces gens sans scrupules et en toute impunité nous ont fait régresser. Leurs modes opératoires de «secte rapine» ont fait fuir notre intelligentsia, après avoir étendu leur influence dans les institutions de l'Etat. Oui ! Ce rêve ne peut être mis à exécution que par des esprits lucides, inventifs et aimant leur pays, en mettant en évidence les insuffisances criardes, les dysfonctionnements et les distorsions qui rythment notre quotidien, afin de les corriger au plus vite. Il faut raison gardée, faire la différence entre le bon grain et l'ivraie…
Désintéressés par le mirage enivrant du pouvoir, ils sauront alors se mettre au service de leur peuple, sans chercher à en tirer gloire et profit, sinon que l'honneur d'avoir à participer à l'édification de leur pays, après avoir déjoué la conspiration de la sphère rapine et celle de ses soutiens apparents ou cachés. C'est de femmes et d'hommes honnêtes construits et solides, sachant ce qu'est l'exemplarité, disposant de savoir-faire, d'expérience et prêts à se défausser, dont a besoin l'Algérie. Il en existe ici et ailleurs et ne demandent qu'à la servir, chagrinés qu'ils sont par cette situation déplorable qui rythme le quotidien de leur peuple. Quant à ceux qui ont déjà montré leurs limites, la raison devrait leur dicter le retrait sur la pointe des pieds, sans bruit ni fracas pour laisser place à celles et ceux qui sauront s'inscrire dans la légalité, dans les principes de la bonne gouvernance, de l'égalité des chances et de la justice sociale. Oui, le moment est venu pour se défaire des attitudes violentes et pour exprimer sa civilité ! Il faut le faire tout de suite, car demain il sera déjà trop tard !
A cette tâche d'édification d'un Etat moderne fort, juste, régulateur et garant de l'émancipation de notre société, la pratique habituelle de réformettes «cosmétiques» trompe-l'œil ne sera d'aucune utilité, et ceux qui prétendent savoir tout sur tout n'auront aucun rôle à jouer. Ils ont eu leurs chances et n'ont pas réussi, pour avoir fait des opportunités et des occasions offertes à notre pays, souvent des difficultés insurmontables, et ce malgré une embellie financière jamais égalée. Que de temps perdu et de retard pris sur les autres, d'où cette nécessité de reconsidérer la question de notre développement dans sa juste dimension et dans les formes d'ingénierie les mieux appropriées à la mise en exergue de ses atouts, afin d'éviter le recours de la main tendue au FMI, notre pire cauchemar, n'en déplaise à ceux qui veulent nous faire avaler cette couleuvre qui a laissé des stigmates chez toutes les sociétés qui ont en fait usage. La nôtre aussi du temps de celui qui, en sa qualité de chef de gouvernement et de «fan» de Gorbatchev, prônait les mérites de la «perestroïka» de la libre entreprise, dans ses visites à travers les wilayas. Le résultat de ce délire, clairement affiché par mégalomanie, a été le démembrement irresponsable d'outils précieux de production et de réalisation qui auraient fait le bonheur de l'Algérie d'aujourd'hui, et une perte de centaines de milliers d'emplois… Alors ! Gare aux chants des sirènes qui veulent rééditer cette expérience malheureuse ! L'Algérie ne saurait être indéfiniment cette voiture d'auto-école, malmenée par des apprentis chauffards ! C'est ce rêve partagé, générateur d'espérance, qui traverse et torture constamment l'esprit de toutes celles et de tous ceux qui attendent avec impatience, un changement global dans tous les domaines de la vie économique, sociale et culturelle, non pas dans leur sommeil, mais tout en gardant les yeux ouverts. Oui ! La clairvoyance de l'analyse critique ne peut s'accommoder de la démarche de l'«à-peu-prisme» souvent assimilée à tort au pragmatisme, coûteuse en effets collatéraux, et déjà fortement décriée. Ce rêve tant attendu d'une «Algérie prospère» qui puisse faire paraître pour nos concitoyennes et nos concitoyens, une éclaircie «d'arc-en-ciel» à l'horizon. Non pas pour le seul bénéfice d'une oligarchie puissante, sa sphère d'influence et ses soutiens affairistes tapis dans les institutions de l'Etat, mais dans l'intérêt de toute une population qui se doit de marcher d'un même pas, afin qu'aucun individu ne soit laissé au bord de la route de ce destin d'une marche commune, celle de l'ouverture sur l'horizon du toujours meilleur.
MA PART DU RÊVE D'UNE ALGERIE PROSPÈRE
«C'est en croyant aux roses qu'on les fait éclore», a dit Anatole France ! Et quelle meilleure occasion d'exprimer sa volonté à le faire, que cette période de pré-élections législatives, à titre de gage de changement profond, avant d'appeler les gens à voter. Oui ! Je rêve à cette Algérie qui rejette la progression «à tâtons», en privilégiant la maturation rigoureuse de ses projets au plus haut sommet de l'Etat, sous la surveillance et la veille stratégique d'un «Haut Conseil à la planification et à la prospective». Crise oblige ! C'est là une nécessité d'arbitrage, de rationalité et d'économie d'échelle, en somme, un impératif et une exigence de l'heure. Comme je dois également dire, que le rêve d'une Algérie prospère ne saurait se résumer à la mise en pratique des idées et modèles importés. Il s'agit pour nous de créer la voie qui sied le mieux aux particularismes de notre société plurielle, tout en étant ouverte au monde extérieur. C'est-à-dire une modernisation ancrée dans nos valeurs et nos racines, et non celle «hors-sol» prônée par certains esprits pratiquant juste par suivisme à l'occidentale, le mimétisme aveugle de nature à nous diviser. Qu'on y prenne garde !
A l'angélisme béat qui caractérise la situation actuelle du fonctionnement de notre société, il s'agira d'opposer une démarche réaliste et lucide inspirée par le seul intérêt national et l'envie de construire demain, et après-demain, l'avenir, car comme disait Eleanor Roosevelt: «Le futur appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves». C'est parce que les Américains, les Australiens, les Canadiens et les Chinois ont cru à leurs rêves projetés sur des espaces de dimension continentale, que leurs pays sont devenus de grandes puissances. Ils n'ont pas compté que sur le pétrole pour transformer leurs fantasmes en réalités vécues. Et c'est parce-que j'y crois, que je me suis encore mis à rêver, mais cette fois-ci, sur la dimension de notre «pays continent» d'Est en Ouest, et du Nord au SUD, avec cette volonté d'apporter ma contribution à ce rêve collectif. Alors ! Mon regard s'est porté sur:
1. Ce littoral de 1.200 km qui ne demande qu'à être exploité à l'optimum de ses capacités. La navigation marchande peut être développée pour le transport des marchandises d'Est en Ouest, réduisant ainsi le nombre de camions sur le réseau routier déjà saturé. Des gares maritimes peuvent être aussi réalisées afin de développer le transport maritime urbain, interurbain et de croisière sur l'axe Ghazaouet-Annaba. Il y a là une opportunité à saisir pour le développement du tourisme domestique, à partir de nuitées à prévoir au niveau des grandes villes comme Tlemcen, Oran, Alger, Béjaïa, Jijel, Skikda et Annaba. A l'exception des gares maritimes dont la réalisation relève de la dépense publique, tout le reste des investissements est à caractère privé, selon des formules partenariales avec des entreprises étrangères. Nous avons là une manière de mobiliser l'épargne et de recycler la rente qui échappe au fisc ! Il s'agit en fait de passer d'une économie de prédation génératrice de transferts illégaux de devises, à une économie productive génératrice de richesses et d'emplois in situ !
2. Le traitement de l'angoisse sismique et de la saturation des régions du Nord, à partir de la mise en place des conditions de redéploiement de populations vers les régions des Hauts-Plateaux qui, de par leur étendue, peuvent constituer l'assise idéale à la construction d'une «Algérie nouvelle». Cette «option» de développement de ce ventre mou de notre territoire doit être inscrite dans un écrin de verdure, d'un «barrage vert» revu et corrigé dans son volet monoculture du pin d'Alep ravagé par la chenille processionnaire, à partir du développement d'espèces fruitières rustiques et la réalisation de ceintures vertes périurbaines. Et au titre des activités productives: d'une chaîne froide, d'abattoirs industriels et d'unités de transformation des produits de l'élevage aux fins d'une meilleure régulation de l'activité pastorale. Toutes ces activités doivent s'inscrire dans la cohérence d'une armature urbaine articulée autour de villes nouvelles de tailles humainement gérables auxquelles doivent s'adosser des agropoles et des technopoles… Dans la continuité de cette «option Hauts-Plateaux», je me suis pris à rêver d'un axe de chemin de fer structurant: Alger-Tamanrasset, et d'un train «Express-Sud», seul à même de sortir les populations du Sud de leur isolement, lorsque son tracé sera jalonné par de nouveaux centres de vie. J'ai rêvé aussi de l'ouverture de ces espaces sahariens oasiens et ksouriens, au tourisme domestique et à toute la solidarité que les régions du Nord doivent manifester en leur direction. J'ai vu alors dans mon rêve les yeux ouverts, des jeunes transportés à «petit prix» par charters, accueillis dans des campings en pleines palmeraies, en bivouac ou chez les habitants et comme effet induit, un développement florissant du tourisme solidaire et de l'artisanat local.
3. Le transfert hydraulique à grande échelle vers les périmètres irrigués et les espaces céréaliers afin de réduire notre dépendance alimentaire ! J'ai rêvé aussi, de ces (3) millions d'hectares jusque-là mis en jachère, qu'on pourrait destiner à la culture des légumes secs et la production de fourrages, et de ces dizaines de milliers d'hectares des régions du Sud qui pourraient servir au développement de cultures fourragères et industrielles, telles le maïs, le sorgho, la luzerne, le soja, le tournesol et le coton. De la sorte, notre dépendance en céréales, légumes secs, lait, viande blanche et matière grasse serait considérablement réduite. Cela veut dire que le ministère de l'Agriculture qui agit jusque-là en centrale d'achat de produits de première nécessité et d'intrants agricoles, c'est-à-dire en «ministère de l'Agriculture d'ailleurs» devrait faire sa mue pour devenir le «Ministère du foncier, du labeur et de la sécurité alimentaire» en prenant ses distances par rapport à tous ces «parasites» qui gravitent autour de la sphère agricole, et des «lobbies» du «dâam arrifi» et des concessions agricoles, qui pèsent de tout leur poids de nuisance sur les administrations locales, qu'ils finissent par mettre sous leur influence.
4. Un pays fonctionnel à travers toutes ses institutions et agréable à vivre, de jour comme de nuit, pour toutes et tous ceux qui ont décidé d'en faire leur patrie. Et dire que ce pays-là a existé sur plus d'une décennie, avant que sa dynamique ne soit brisée ! Le profil de ce pays rêvé est fait de références à l'éducation de nos enfants, à la réhabilitation des arts et métiers, à la préférence nationale qui suggère la redynamisation du potentiel productif, à la réduction de la dépense publique, à la lutte contre tous les gaspillages et l'informel, et à la réorientation des investissements du secteur privé sur les activités productives.
J'arrête là mon rêve qui peut se décliner encore et encore, pour dire que ce texte est tout à la fois: rêve et prospective ! Il prône un grand effort collectif pour travailler à la construction d'une Algérie nouvelle, avec amour, tolérance, patriotisme et persévérance ! Mais il faut se le dire ! Rien de bien et de grand n'est facile ! Notre pays se doit de relever toute une série de défis afin qu'il puisse continuer à préserver son indépendance et sa souveraineté ! Il se doit de mobiliser toutes ses forces sans exclusive et d'avoir à sa tête des décideurs rigoureux, honnêtes et capables d'inspirer confiance à la population locale et à la diaspora ! Tel est mon espoir ! Et ma conviction est telle que, à ce moment-là, ce rêve pourra devenir réalité !


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