Si l'internet et le cyberespace présentent un réel progrès en termes d'accès à l'information, d'apprentissage et de communication, ils peuvent aussi faciliter des formes de violence et de harcèlement aux conséquences dramatiques. Mais, de toutes les couches sociales qui utilisent ce mode de communication il existe une frange plus vulnérable, à savoir les adolescents qui fréquentent insouciamment les cybers. Les violences verbales ou physiques relevées tant dans les établissements scolaires, la rue ou à la maison témoignent de l'influence de l'internet sur le quotidien des gens. C'est du moins les conclusions de certains spécialistes sur le sujet. Il faut noter que de récentes études faites en Algérie ont démontré le lien entre ce qu'il se passe dans les établissements scolaires et les activités en ligne. Cette situation n'a pas laissé indifférens les services de la police de la sûreté de wilaya d'Aïn-Defla qui commencent à investir les établissements scolaires notamment du moyen et du secondaire. Selon le chef de sûreté, M. Baghdad Mohamed, «cette initiative intervient quelques semaines après une vaste campagne de sensibilisation aux dangers de la mauvaise utilisation de l'internet menée à travers les 48 wilayas par la DGSN sur le thème : pour une meilleure exploitation de l'internet». Le chef de sûreté souligne que « cette opération se veut une campagne sur les dangers de l'internet et de vulgarisation des avantages des technologies au service de l'éducation, de la communication, de la recherche scientifique, du loisir et du sens du partage responsable. Notre objectif est d'apprendre à l'élève à utiliser les nouvelles technologies à bon escient et à lui enseigner à fréquenter les espaces du web en toute sécurité ». Il faut dire que l'adolescent se trouve souvent «emporté» par la diffusion de photos ou fils embarrassants sur la Toile. Exclusion des réseaux sociaux, diffamation, «lynchages» de personnalités sur des blogs sont de nouveaux modes d'expression de la violence des jeunes et entre jeunes. Les conséquences de ces violences sont graves et peuvent entraîner des problèmes de décrochage scolaire mais aussi de dépression, voire le suicide, estiment les spécialistes en la matière. Les agresseurs ne sont pas toujours conscients de la portée de leurs actes qu'ils situent dans un monde virtuel et montrent peu d'empathie pour leurs victimes. Les victimes, quant à elles, doivent faire face à un sentiment d'impuissance important devant une agression potentiellement diffusée à des centaines, voire des milliers de personnes, 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Selon le commissaire divisionnaire, Baghdad Mohamed, «le cyberespace est un espace psychologique dans lequel les désirs peuvent être satisfaits comme dans le rêve et selon les zones du cyberspace, il est possible de changer d'apparence, de voler, de se téléporter, ou d'être à plusieurs endroits en même temps ». Il faut noter que depuis les années 2000, la production de documents et leur publication sur Internet a été grandement facilité. Il n'est plus nécessaire de connaitre le langage HTML ni même de comprendre le fonctionnement du réseau Internet pour mettre un contenu en ligne, ou le partager avec d'autres. Des plates-formes permettent ainsi de créer en quelques clics des blogs et de joindre des communautés très actives. Par ailleurs, la baisse du coût des smartphones les a mis a la portée des adolescents. Ils ont su alors profiter de ses affordances en prenant des photographies et en les partageant sur le réseau internet. De toute évidence, cette initiative de la police locale a été très favorablement accueillie par les parents d'élèves qui vise, selon le chef de sureté de wilaya, à «élever la sensibilisation au cyber-crime afin que chacun puisse prendre des mesures simples pour se protéger et exiger une meilleure protection dans l'utilisation d'Internet et de conclure cette campagne».