Le 12 novembre 1984 par un message lu en son nom à Addis-Abeba devant le 20ème sommet de l'OUA par son conseiller d'alors, Ahmed Reda Guedira, qui conduisait la délégation marocaine y participant, feu le roi Hassan II y annonça le retrait du Royaume de l'organisation panafricaine en protestation de l'accueil en son sein de la RASD en tant qu'Etat indépendant et souverain. En claquant la porte de l'OUA, le souverain marocain avait probablement escompté qu'il s'ensuivrait une confrontation entre ses Etats membres acquis à la thèse marocaine faisant du Sahara occidental un territoire partie intégrante du Maroc et ceux qui défendent son droit à l'indépendance dont il résulterait soit que l'organisation en viendrait à réviser sa position sur la question du Sahara occidental, soit son implosion ce qui au vu du peu de considération qu'il affichait à son endroit ne l'aurait nullement chagriné (Il faut se souvenir que Hassan II l'avait qualifiée de n'être qu'une organisation tam-tam). Le calcul de feu Hassan II s'est avéré totalement faux puisque aucun des scénarios envisagés par lui comme devant se produire suite au retrait du Maroc ne s'est concrétisé. L'OUA et après elle l'Union africaine n'ont pas varié d'un iota leur position sur le Sahara occidental et la RASD en est toujours un Etat membre à part entière. L'héritier et successeur de feu le roi Hassan II, son fils Mohamed VI, après avoir longtemps fait sienne la décision de son père à l'égard de l'organisation africaine, s'est résolu à reconsidérer la position du Royaume et à le réintégrer en son sein. Mais s'il a été aisé pour le Maroc de claquer la porte de l'OUA, il va s'avérer par contre difficile pour lui de reprendre son siège aux conditions qu'il pense exiger pour son retour. Tout comme son auguste père feu Hassan II avec sa fracassante décision de claquer la porte de l'OUA, Mohamed VI est dans le faux calcul avec sa manœuvre diplomatique du retour du Maroc parmi les Etats membres de l'Union africaine. Il escompte en effet qu'en acceptant sa demande de réintégration du Royaume, l'Union africaine ira jusqu'au bout de ce qu'il considère être dans la logique de sa demande à savoir la reconnaissance du fait d'annexion par le Maroc du territoire sahraoui et le retrait de son siège à la RASD en tant qu'Etat détenant sa représentativité. C'est à réaliser cet objectif que s'est attelé le souverain marocain à travers la vaste offensive diplomatique dont il assure personnellement l'essentiel en sillonnant le continent en vue d'obtenir les soutiens dont le Maroc a besoin. Qu'il engrange quelques succès par son opération ne signifie pas qu'il a cause acquise comme le claironne déjà la propagande du Royaume. D'autant que certains de ces Etats que cette propagande a présentés non sans mépris comme ayant « retourné leur veste » sur la question du Sahara occidental par le seul fait d'avoir reçu avec « faste » le souverain du Royaume, n'ont pas tardé à faire savoir qu'il n'en était rien et qu'ils demeurent constants dans le soutien à la cause sahraouie et à la reconnaissance de la RASD. Les amis africains de la RASD ne se renieront pas pour leur part et feront barrage à la manœuvre marocaine qu'ils savent avoir été inspirée à Rabat par les ex-puissances colonisatrices du continent qui font du Maroc le point d'appui pour leur politique africaine néocolonialiste.