Encore un revers pour le roi du Maroc Cette mesure qui a été prise à l'unanimité répond à la décision de Hassan II du mois de novembre 1984 de claquer la porte de la défunte OUA, rebaptisée Union africaine en 2002. Un revers de plus et de taille pour le souverain marocain. Son pays a été exclu des prochains Jeux africains qui doivent se tenir du 4 au 19 septembre 2015 à Brazzaville, au Congo. Et comme cette suprême sanction ne suffisait pas, la République sahraouie prend sa place. C'est son drapeau qui flottera en terre africaine. C'est l'hymne de son peuple insoumis qui résonnera à travers le continent. Une décision qui a été prise à l'unanimité pour répondre à celle de Hassan II du mois de novembre 1984 de claquer la porte de la défunte organisation de l'Unité africaine (OUA), rebaptisée Union Africaine (UA) en 2002 à Durban en Afrique du Sud. Pour protester contre la reconnaissance de la Rasd (République arabe sahraouie démocratique) par l'Organisation de l'unité africaine il s'était résolu à la quitter de façon spectaculaire. Plus de trente années plus tard, l'histoire balbutie de nouveau. L'Union africaine rappelle au Maroc que la République sahraouie est un de ses membres à part entière et le boute de cette grandiose fête continentale sous les regards de la communauté internationale et des grandes puissances. Un bannissement qui ne pourra prendre fin que lorsque le pouvoir marocain se pliera aux nombreuses résolutions votées par le Conseil de sécurité de l'ONU qui garantissent au peuple sahraoui le droit de s'exprimer librement quant à son avenir dans le cadre d'un référendum d'autodétermination. Le monarque alaouite a sans doute sous-estimé la sévère mise en garde que lui a adressée le président en exercice de l'UA à propos du Sahara occidental. «C'est le dernier avant-poste de l'occupation coloniale en Afrique, qui doit être démantelé dans l'accomplissement de la vision des pères fondateurs, à lutter pour une Afrique pleinement indépendante et souveraine», avait déclaré Robert Mugabe, lors de la cérémonie de célébration des 52 ans de la fondation de l'Organisation de l'Unité africaine. S'il reste un objectif à atteindre pour l'Union africaine (ex OUA), c'est bien la décolonisation du Sahara occidental. «Il reste une tâche à accomplir, parce que la mission émancipatrice de l'OUA (rebaptisée UA, Ndlr) a été accomplie à l'exception de la région du Sahara occidental», a souligné pour sa part la présidente de la Commission de l'Union africaine Nkosazana Dlamini-Zuma. Des rappels à l'ordre qui résonnent comme des appels à la raison, au respect de la légalité internationale auxquels notre voisin de l'Ouest fait la sourde oreille. Mohammed VI paie cash les sautes d'humeur de son défunt père qu'il a désormais fait siennes. Ses accointances avec l'Etat sioniste et le terrorisme à travers la culture du cannabis dont il est le premier producteur mondial, l'Algérie qu'il a mise dans son viseur, ses tentatives ratées de torpiller le dialogue de paix au Mali, le Sahara occidental qu'il veut garder dans son giron au mépris du droit international...sont autant de pierres apportées à l'édifice d'un long processus diabolique de déstabilisation de la région qui a conduit l'héritier de Hassan II à s'écarter de sa sphère géographique originelle malgré la théâtralisation de sa dernière tournée en Afrique subsaharienne qui a montré les limites de la diplomatie royale. Lentement mais sûrement, le Royaume chérifien se retrouve pris à son propre piège. L'UA vient de resserrer un peu plus l'étau. Le Maroc a voulu tourner le dos à l'Afrique. L'Afrique ne veut plus de lui. Il était dit que le Maroc boirait le calice jusqu'à la lie.