Une grève surprise des pilotes de ligne d'Air Algérie a été observée, dimanche, en fin de journée, à l'aéroport international Houari Boumediene'. A partir de 20h, selon des sources aéroportuaires, aucun vol n'a décollé de l'aéroport d'Alger, dont ceux vers Istanbul et Dubaï. La grève a été décidée par le syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) à l'appui de revendications salariales. Le ministre des Transports Boudjemaa Talai, le SG du ministère et le P-DG d'Air Algérie Mohamed Abdou Bouderbala s'étaient déplacés, à l'aérogare international d'Alger pour faire le point de la situation. Hier lundi, au lendemain de ce débrayage, le trafic était passablement perturbé, à l'aéroport Houari Boumédiene' d'Alger, où peu d'avions avaient décollé. Hier, dans la journée, «le trafic a repris normalement», selon la direction de la communication de la compagnie. «Dans la journée de lundi, il sera procédé au jumelage de quelques vols pour libérer des avions afin de pouvoir assurer d'autres vols, mais tout rentrera dans l'ordre, en fin de journée, assure la direction d'Air Algérie, dans un communiqué. «Tout est rentré dans l'ordre depuis 2h du matina, a précisé la directrice de la communication d'Air Algérie, Mounia Bertouche au Quotidien d'Oran', qui a ajouté que la «situation s'est normalisée» en milieu d'après-midi. Pour autant, vers 13h22, le trafic de la flotte d'Air Algérie était réduit à seulement 2 vols (Lyon-Sétif et Oran-Alger), selon le site du trafic aérien international Flightradar'. Plusieurs vols, de et vers l'aéroport d'Alger, étaient retardés du fait de ce mouvement de grève. Un peu plus tôt, dans la journée, un communiqué de la compagnie aérienne nationale avait indiqué que «le trafic aérien, à l'aéroport Houari Boumediène' reprendra, graduellement, durant la journée du lundi 14 novembre, au lendemain d'un débrayage des pilotes d'Air Algérie.» «Le P-DG de la compagnie aérienne, Mohamed Abdou Bouderbala, s'est rendu à l'aéroport», ajoute la même source qui précise que «la direction générale de la compagnie a entamé des négociations avec le syndicat des pilotes pour étudier leurs revendications socioprofessionnelles.» Mounia Bertouche a précisé, par ailleurs, au Quotidien d'Oran' que des négociations entre la direction générale et les représentants des syndicats se déroulaient aux environs de 13h pour débloquer la situation. Les négociations, ajoute-t-elle, portent sur «le régime de travail». Selon des sources proches du syndicat des pilotes de lignes (SPLA), cette «énième» grève est motivée par le refus du conseil d'administration de la compagnie, qui s'est réuni dimanche, de valider une hausse des salaires des pilotes de ligne, une revendication qui a été déjà refusée, au mois de mai dernier. Or, le P-DG d'Air Algérie avait promis, après la grève de mai dernier, de revoir positivement, les revendications du SPLA. Le «niet» du conseil d'administration, à toute augmentation du salaire des pilotes de ligne, dont beaucoup cumulent plus de 6 mois de congés, serait à l'origine de ce débrayage, le SPLA étant injoignable, hier lundi. A la direction de la compagnie, on ne cache pas ce problème, et les négociations qui étaient menées hier par le «patron» d'Air Algérie seront difficiles, vu les difficultés financières du pavillon national. Au mois de mai dernier, le SPLA avait observé une grève générale à l'appui de revendications salariales. Le détonateur de cette démarche a été la conclusion d'un accord salarial à Tassili Airlines' entre la direction et les pilotes de ligne qui a fait que leur salaire représente le double de celui des pilotes d'Air Algérie. Tassili Airlines', qui ne travaille pas à flux tendus comme son «aînée», a-t-elle créé un précédent grave et préjudiciable à Air Algérie ? Ce qui est sûr, pourtant, c'est que les pilotes d'Air Algérie seraient sur les genoux. Accumulation de fatigue, stress, manque de repos, et, en plus, un salaire non valorisé et démotivant, selon des sources syndicales.