Un atelier de réflexion stratégique sur les bonnes pratiques dans l'accompagnement des femmes victimes de violence à Oran, a été organisé jeudi à l'occasion de la Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes célébrée chaque 25 novembre. Initiée par l'association Action et Promotion Sociale et Culturelle Chougrani et l'association Femmes Algériennes Revendiquant leurs Droits (FARD) en partenariat avec l'agence de développement sociale, la rencontre était une occasion pour recommander la mise en place d'un mécanisme d'accompagnement des femmes victimes de violence pour une meilleure prise en charge de leurs problèmes. La présidente de l'association «Femmes algériennes revendiquant leurs droits» (FARD), Fatma Boufenik, enseignante à l'université d'Oran, a appelé à la création d'un conseil consultatif régional qui aura pour mission d'élaborer, sur la base des résultats obtenus, les termes de référence d'un nouveau métier spécialisé dans l'accompagnement des femmes victimes de violence et d'intervention auprès d'enfants témoins. Un accompagnement, par des professionnels en insertion sociale dont des psychologues, des juristes, des médecins et représentants des corps de sécurité, ne serait que bénéfique pour les femmes violentées. Selon les organisateurs de cette journée, «Cet atelier a aussi pour objectif d'identifier et d'analyser les pratiques de terrain réussies de l'association FARD et des autres acteurs présents et d'encourager la transmission des bons procédés entrant dans le cadre de la campagne de mobilisation contre les violences faites aux femmes - VFF (du 25 novembre au 10 décembre). Cet atelier est le premier des quatorze ateliers prévus dans les wilayas de l'Oranie et du Sud algérien et qui impliqueront à la fois des acteurs de la société civile et des acteurs publics». Il s'inscrit dans le cadre du projet ASWAT DZ « Pour la Protection des Droits Sexuels et Reproductifs des Femmes en Algérie et la Lutte contre les Violences Faites aux Femmes » mis en œuvre par l'association CHOUGRANI, financé par la délégation de la commission européenne en Algérie et cofinancé par le Fonds pour les femmes en méditerranée. La direction de l'action sociale fait état d'une moyenne annuelle de 900 femmes victimes de violence à Oran. La violence se retrouve dans toutes les couches de la société, indépendamment de l'âge, de l'origine ethnique, de la scolarité et du niveau socio-économique. Elle se traduit par des agressions physiques, verbales psychologiques, sexuelles et économiques. Ce phénomène prend une ascension fulgurante de jour en jour. Les données disponibles sur les violences faites aux femmes sont souvent incomplètes et ne révèlent que la partie émergée de l'iceberg. Car des milliers de femmes violentées continuent de cacher leur vécu... Leurs «agresseurs» n'ont jamais été condamnés. Dans la plupart des cas, ce silence s'explique par une certaine mentalité et les coutumes qui sont des obstacles majeurs les empêchant de se plaindre. Selon les sociologues, cette violence trouve son origine dans la situation économique, le chômage, la crise du logement, le retard de l'âge de mariage et bien d'autres aspects.